L’idée de célébrer nos limites peut sembler contre-intuitive. Les limites sont des contraintes qui s’imposent à nous, nous empêchant de vivre tout ce que nous voudrions vivre. Votre budget a probablement limité votre choix de vacances cet été. Votre temps libre disponible va limiter cette année encore vos loisirs, ou le temps que vous voudriez passer avec vos proches.
Plutôt que d’accepter nos limites, notre culture célèbre toutes les opportunités de les dépasser. Nous attendons des avancées scientifiques et techniques qu’ils nous conduisent dans un mouvement de progrès permanent, nous rendant capables de dépasser toutes nos limites. Le regain d’intérêt pour la conquête de l’espace est l’un des symptômes de notre insatiable désir de repousser toujours plus loin nos limites.
Les conséquences de cette utopie…
Mon propos n’est certainement pas de critiquer les progrès scientifiques et techniques en soi. Je suis néanmoins convaincu que notre défi majeur est d’accepter certaines de nos limites, voir même de nous fixer des limites volontairement.
On pourrait imaginer que cette conviction ne serait pas la bienvenue sur le Plateau de Saclay, où nous implantons une Église, dans la mesure où ce territoire est dédié à la recherche scientifique et à l’innovation technique. Et pourtant, c’est bien parmi les étudiants de ces prestigieuses écoles d’ingénieurs (École Polytechnique, CentraleSupélec, École Normale Supérieure, etc.) que je constate de plus en plus cette […]