Chaque génération, dans sa quête spirituelle, a tendance à se construire sa propre image de Jésus. Après les premiers siècles, de l’Antiquité au Moyen-Âge, le parcours se poursuit, de la Renaissance à aujourd’hui.
Puis, c’est la double explosion de la Renaissance et de la Réforme. Bien qu’elle puisse encore le confesser des lèvres, la Renaissance, par son inspiration humaniste, s’éloigne de Jésus-Christ. Mais il est au centre du message et de l’expérience de la Réforme.
Moine et professeur de théologie, Luther restait dans la terreur d’un Jésus-Juge. Sa révolution, c’est la découverte d’un autre Jésus : non pas du Jésus seul Chef de l’Église (cela ne viendra qu’après), mais du Jésus qui est la miséricorde de Dieu, qui est Dieu devenu proche, Dieu qui a voilé l’éclat de sa gloire et s’est fait faible et petit pour que la crainte se convertisse en foi.
Plus précisément, Luther retrouve dans l’Écriture ce que même les Pères n’avaient plus bien compris : que le Fils de Dieu s’est fait notre frère pour prendre notre place, pour porter notre péché. « Il a été fait malédiction pour nous » (Galates 3.13), « lui qui n’a pas connu le […]