Dans notre civilisation industrielle, on aime raconter l’histoire des hommes qui sont partis de zéro et qui sont arrivés au sommet de la gloire par leur travail et leur caractère. En retournant quelques milliers d’années en arrière, on trouve le portrait d’un parfait self-made-man.
Joseph est le fils de Rachel, la femme bien-aimée de Jacob qui est morte en couche en mettant au monde son deuxième enfant Benjamin. Comme il est le préféré de son père, il suscite la jalousie de ses demi-frères – les fils des autres femmes de Jacob – qui le vendent à une caravane en faisant croire à leur père qu’il a été dévoré par une bête sauvage.
Joseph se retrouve esclave au service de Potiphar qui est haut un fonctionnaire égyptien, peut-être un eunuque, au service de Pharaon. Comme Joseph est sérieux et talentueux, il ne tarde pas à devenir l’intendant de tous les biens de son maître. Potiphar a une femme qui veut séduire Joseph. Lorsque ce dernier résiste à ses avances, car il ne veut pas trahir son maître qui est bon avec lui, la femme déchire son vêtement en faisant croire que son serviteur a cherché à la violer.
Joseph opère un retour à la case prison. Il se retrouve sans avenir, mais il se fait encore remarquer par ses capacités d’organisation et il devient l’adjoint du responsable de l’établissement. Il exerce son ascendant en interprétant les rêves des prisonniers.
Des années plus tard, Pharaon fait un rêve que personne ne peut interpréter. Il fait venir Joseph qui annonce sept années d’abondantes récoltes qui seront suivies par sept années de vaches maigres. Il conseille à Pharaon de construire des greniers pendant les années de vaches grasses et le roi d’Égypte lui demande de mettre en œuvre cette politique.
Joseph se retrouve ministre de Pharaon. À l’heure de la famine, son père envoie ses frères en Égypte pour acheter du grain, en ignorant que Joseph est à l’origine de la prospérité du pays. Il se fait reconnaître par les siens et avec l’accord de Pharaon, il fait venir sa famille en Égypte.
Le pardon de Joseph
Après la mort de Jacob, les frères craignent que, maintenant que leur père n’est plus de ce monde, Joseph veuille se venger. C’est pourquoi ils font un pieux mensonge : « Ton père a donné cet ordre avant sa mort : Vous parlerez ainsi à Joseph : Pardonne la faute de tes frères qui t’ont causé bien du mal[1]. » Le mensonge n’est pas nécessaire, car Joseph a pardonné : « Vous avez voulu me faire du mal, Dieu a voulu en faire du bien. » En reconnaissant la bénédiction de Dieu sur son histoire, Joseph s’est libéré de la rancune et a dépassé l’antagonisme qui l’opposait à ses frères.
[1] Gn 50,17.