« Le Seigneur ton Dieu te fait entrer dans un bon pays, un pays de torrents, de sources, d’eaux souterraines jaillissant dans la plaine et la montagne, un pays de blé et d’orge, de vignes, de figuiers et de grenadiers, un pays d’huile d’olive et de miel » (Deutéronome 8.7-8). La tradition juive, à partir de ce texte, parle des « sept fruits d’Israël ». La terre d’Israël est donc une terre « goûtue » !

Le premier fruit mentionné, c’est le blé, l’aliment de base par excellence, celui qui sert à faire le pain. Mais quelques versets plus haut, dans le même livre du Deutéronome, il est dit que « L’homme ne vit pas de pain seulement, mais de tout ce qui sort de la bouche de Dieu ». Le blé représente donc la Parole de Dieu. Au commencement de notre vie de foi, il y a la parole biblique ; c’est elle qui est notre nourriture de base ! 

Le Seigneur donne

Le deuxième des sept fruits d’Israël, c’est l’orge, une céréale, comme le blé, mais qui mûrit plus tôt dans la saison. Avec l’orge, on nourrit les animaux, mais on fait aussi du pain, un pain plus épais, moins bon au goût que le pain de blé. Le pain d’orge, c’est le pain des pauvres. Et peut-être l’orge pourrait-elle représenter nos besoins matériels, tout ce dont nous avons besoin pour vivre : un logement, un travail, de la nourriture, des vêtements… Cela aussi, le Seigneur nous l’accorde, cela aussi, il nous le donne. Les trois fruits suivants sont le raisin, la figue et la grenade. Tous les trois sont vraiment caractéristiques de la Terre promise : quand, dans le livre des Nombres, Moïse envoie depuis le désert douze hommes pour explorer la Terre promise, ces hommes reviennent avec une grosse grappe de raisin, des figues et des grenades. La vigne symbolise la communauté et la grâce de faire partie d’un même corps : comme les grains d’une même grappe, nous sommes liés les uns aux autres. Le figuier est un signe de sérénité et de paix : demeurer « sous sa vigne et son figuier », c’est ne pas craindre l’arrivée d’un ennemi, c’est pouvoir prospérer sans inquiétude. Quant à la grenade, elle est pleine d’une multitude de graines sucrées et délicieuses qui, lors de la fête juive de Roch Hachana, figurent les 613 commandements de Dieu !

Tout ce dont on a besoin

Le sixième des sept fruits d’Israël, c’est l’olive. Dans la Bible, l’huile d ’olive entre dans la fabrication du parfum, qui est brûlé en offrande sur l’autel des parfums. Dans le Temple, elle sert surtout à alimenter le chandelier, qui ne doit jamais s’éteindre, parce qu’il dit la présence de Dieu. Enfin, elle sert à oindre les prêtres, les rois et certains prophètes. L’huile d’olive symbolise donc le fait que nous sommes choisis par Dieu et envoyés.

Le dernier des sept fruits d’Israël n’est pas tout à fait un fruit… c’est le miel. Lorsque le Seigneur appelle Moïse au buisson ardent, il lui dit : « Je suis descendu pour délivrer mon peuple de la main des Égyptiens et le faire monter de ce pays vers un bon et vaste pays, vers un pays ruisselant de lait et de miel. » (Exode 3.8) Le miel est le signe de cette extraordinaire abondance promise par Dieu à son peuple.

J’aime cette liste des sept fruits d’Israël : elle dit combien la vie avec Dieu a du goût ! Elle dit aussi l’extraordinaire bonté de Dieu, qui pourvoit à tous nos besoins. Car ces fruits, nous n’avons rien à faire pour l’obtenir : ils nous sont offerts gratuitement…

Par la Pasteure Agnès Lefranc, Église protestante unie d’Orléans