Depuis les premiers temps de l’Église, les chrétiens confessent par ces mots du Credo la conception surnaturelle du Seigneur Jésus. Si la doctrine de la naissance virginale est rejetée en masse par nombre de théologiens contemporains (Pannenberg, Moltmann, Lincoln), les évangéliques défendent encore sans ambiguïté sa véracité et son historicité ; les récits matthéen (Mt 1.18-25) et lucanien (Lc 1.26-38) ne laissant aucune place au doute. Force est de constater que « le miracle de la conception de Jésus est peut-être le plus vilipendé par l’incroyance, et le plus mal compris par les croyants eux-mêmes [1]» … Quel est donc le sens de ce miracle ? Que pouvons-nous en retirer en tant que chrétiens ?
Un signe de l’humanité et de la divinité du Christ
D’abord, la conception virginale est un signe qui met en évidence la pleine divinité et la pleine humanité de Jésus Christ. Dans les récits de l’annonciation, Jésus est appelé à la fois « Emmanuel, ce qui se traduit Dieu avec nous » (Mt 1.23), un titre divin qui renvoi à la prophétie d’Esaïe (Es 7.14 ; Mt 1.22), et « Fils de Dieu » (Lc 1.35), un titre humain associé au règne du Messie davidique (2 Sm 7.4-16 ; Lc 1.32-33). Jésus est pleinement humain, il est bien né d’une femme comme tout un chacun (Ga 4.4), mais son mode de génération nous indique qu’il n’est pas seulement humain puisqu’il a été conçu du l’Esprit Saint sans l’intervention d’un géniteur masculin (Mt 1.20). Oliver Crisp rappelle que « la doctrine traditionnelle de […]