Lorsque j’eus terminé mon étude sur la paix, la violence, la guerre, l’ennemi et l’étranger dans la Bible, l’éditeur souhaita que seuls les mots « la guerre et  la violence » figurassent sur le livre. Craignait-il que « paix » et « étranger » ne contribuassent pas aux ventes ? La paix et les relations avec les étrangers étaient-elles trop loin des lecteurs ? Pensait-il que ceux qui en parlaient étaient des idéalistes rêveurs ou des naïfs désespérés ?

Pour un protestant, la Bible est source d’inspiration et de références. Pourquoi sommes-nous si réticents à nous engager pour la paix ? Pourquoi répondre « oui, mais… » lorsque l’étranger frappe à notre porte et nous pousse à nous mettre au travail pour l’accueillir et prendre soin de lui ? La paix exige d’immenses efforts et sacrifices. Parfois, il semble que la paix intérieure et sociale, comme celle qui existe entre les individus, groupes et peuples, nous échappe et que notre monde sombre dans la jalousie, la distance, la violence et la guerre.

La Bible est claire quand elle constate que chaque être humain est un étranger, un migrant, à la recherche d’un nouveau monde pacifique, le royaume de Dieu (Hébreux 13.14). Dans notre société urbanisée, les gens sont de plus en plus seuls et beaucoup sont devenus des étrangers dans leur propre pays. Si nous acceptons d’être tous des migrants, il n’y a plus de distinction : l’autre est un compagnon de voyage. Nous n’avons plus à craindre celui qui diffère en apparence, langue, pensée et mode de vie. Nous sommes des frères et sœurs, nous cheminons ensemble et nous essayons de façonner ce nouveau monde. C’est la paix tant désirée dans notre monde si chaotique.

Abandonnons la guerre et créons la paix, ce long chemin…

Anton van der Lingen, bibliste, pour « L’œil de Réforme »

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