Comment avez-vous pensé à ce thème ?

Louis Pernot : Le carême est le temps qui précède Pâques. Certes, on peut le voir comme un temps d’épreuve et de mort, mais cette mort n’est pas le dernier mot, elle ouvre sur la résurrection. Ainsi, ce n’est pas la mort qui est valorisée, mais la vie qui triomphe de la mort. L’Évangile est une bonne nouvelle, c’est en particulier celle de la vie qui est donnée à chacun par grâce. Et pourtant la mort est présente dans l’Évangile, du début à la fin, et à chaque fois, cette mort est montrée vaincue, dépassée. L’homme par le Christ n’est pas condamné à la mort, mais promis à la vie.

La résurrection traverse ainsi tout le Nouveau Testament ?

L. P. : Jésus naît alors que, selon la loi, Marie, enceinte avant son mariage, aurait dû être condamnée à mort avec son enfant. Il est, avant même de naître, celui qui est sauvé de la mort par la transgression généreuse et pleine de foi de Joseph. Puis Jésus, au cours de son ministère, sauvera la femme adultère de la lapidation en témoignant d’une grâce inconditionnelle. Dans son enseignement, nombreuses paraboles témoigneront aussi de cette force de résurrection à l’œuvre, comme avec ce fils prodigue dont le père dit : mon fils était mort, il est revenu à la vie. Jésus, dans Jean, nous est montré ressuscitant son ami Lazare, mais une lecture attentive du texte semble montrer que c’est surtout Marthe, sa sœur qui ressuscite. Et enfin c’est lui-même qui ressuscite, nous ouvrant la voie de notre propre résurrection, Paul nous enseignant que par la foi nous sommes déjà passés de la mort à la vie parce que nous sommes ressuscités avec Christ.
Ce carême doit être pour nous une préparation à l’accueil de cette vie à travers la mort, à regarder la croix, mais voir qu’elle n’est vraiment une bonne nouvelle que parce qu’elle sera vide, nous regardons au Vendredi saint, mais à travers cela, c’est le dimanche de Pâques qui est visé.