« Où es-tu ? » (Gn 3.5). Quelle question ! Dieu n’était-il pas au courant de ce qui s’était passé dans le jardin d’Éden, ne savait-il pas où l’homme et sa femme s’étaient cachés, honteux de leur nudité ? Toujours est-il que cette simple question a engendré une avalanche d’explications où l’homme et sa femme se sont enfermés et condamnés eux-mêmes. Humour ? Question rhétorique ? En tout cas, ces trois mots me font sourire, mais aussi accentuent l’absurdité de la situation.
Dieu et ses questions ! Á Élie fuyant lâchement devant Jézabel, sombrant dans la dépression et frôlant le suicide, Dieu pose le même genre de questions, alors que le prophète s’est réfugié au fond de sa grotte : « Que fais-tu ici, Élie ? » (1 R 19.9). Cinq mots qui suscitent deux fois de suite la même réponse raide, stéréotypée, où Elie dévoile lui-même son problème : « J’ai déployé mon zèle devant l’Éternel… je suis resté moi seul… ils veulent me tuer. » Dieu n’y répondra pas, mais se révélera à Élie avec une immense douceur, après avoir déchaîné une tempête et un orage (à l’image du terrible Élie du chapitre précédent ?). Humour de Dieu ? En tout cas, un humour bien particulier, qui ne se moque pas, mais oblige à la réflexion et conduit à la délivrance. […]