En ce tout début d’année 2024 je recevais dans ma boite mail un article de la pasteure Carolina Costa, célèbre pour la web-série « Ma femme est pasteure » parue dès 2015 et qui a connu un véritable succès, article intitulé « Dieu en couple ?»

Ayant écrit un livre sur la métaphore conjugale dans la Bible[1], son importance, mais également les abus issus d’une méconnaissance de l’enseignement spirituel qu’il y a à tirer de toute métaphore biblique, je ne pouvais manquer de réagir. Je me permets donc ici d’offrir à nos lecteurs quelques réflexions suscitées par l’article en question autour de positionnements fréquents du mouvement du féminisme chrétien libéral.

Ce mouvement cherche à repenser « le féminin de Dieu » tout comme « l’équilibre du masculin et du féminin » et je ne peux que plussoyer à ces affirmations tant mon cœur s’y retrouve et mes actions en tant que femme et en tant que pasteure trouvent là des questionnements infinis et des lieux d’investissements incessants.

Dans les diverses recherches effectuées à ce sujet, une grande place est accordée aux figures féminines des panthéons des religions du Proche-Orient ancien et par extension aux traces qu’elles pourraient avoir laissé dans le texte biblique. Et on trouve effectivement dans la Bible des traces de conceptions antiques héritées du Proche-Orient Ancien, qu’il s‘agisse des 40 mentions d’Ashera dans le texte biblique ou encore du nom de Dieu El[2], présent à la fois dans les textes ougaritiques et bibliques. La Bible ayant été rédigée en des temps où le vis-à-vis du peuple d’Israël se construisait avec les religions antiques, il n’y a aucune raison que ces réalités ne se retrouvent pas d’une façon ou d’une autre dans le texte biblique.

Mais il n’y a aucune raison non plus d’affirmer que la Bible entérine la vénération de ces dieux et déesses lorsqu’elle les mentionne ou, lorsqu’il s’agit du nom de […]