En plein chaos, l’homme de Dieu voit ce que nous ne voyons pas : « Il essuiera toute larme de leurs yeux. Il n’y aura plus de mort, plus de deuil, plus de douleur », dit l’Apocalypse.
Nous, le nez dans nos vies cabossées, ne voyons que l’ancien monde qui s’effrite. Lui aperçoit une nouvelle naissance cosmique : « Maintenant, je fais toutes choses nouvelles. » C’est ça, l’utopie : imaginer un avenir qui n’existe que dans nos désirs. Toutes nos utopies naissent d’une souffrance, d’un manque. Cette soif fait naître le rêve d’un monde meilleur.
Il y a les utopies juridiques : « Il rendra justice aux défavorisés » (Ésaïe 11).
Il y a les utopies sociales : « Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués » (Mt 11).
Mais attention au syndrome de Pinocchio ! Gepetto sculpte sa marionnette dans une bûche, projette dessus tous ses rêves. Mais c’est du bois ! Nos utopies risquent le même sort : naïves, figées, indifférentes au réel. Nous prenons nos rêves pour des réalités, nos projections pour des révélations.
À moins que cette marionnette ne reçoive vie. À moins qu’elle ne soit transformée par grâce en quelqu’un de vivant. Je crois que c’est possible. La source qui peut donner vie à nos rêves tient dans cette parole de Jésus : « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés. » L’amour est une puissance collective. Il unit et crée une communion. C’est la seule force capable d’unifier ce qui est séparé, de rendre vivant ce qui va mourir. Seuls, on ne peut rien changer et on se décourage. Ensemble, unis par l’amour, on déplace des montagnes. Voilà pourquoi ce que dit Jésus est un […]