Question dans le GBU Magazine (Groupes bibliques universitaires) : « Peut-on changer le monde ? ».Elle m’interroge sur le sujet de la paix. Celle des Romains était sécuritaire et totalitaire. On peut organiser la vie des peuples et obtenir d’eux la paix, mais est-ce la vraie paix ? Le théologien Robert Sommerville disait que « la paix n’est pas l’absence de conflit, mais la recherche commune de son règlement ».  

Laissons cette pax romana de la politique historique et actuelle, et tournons-nous vers l’autre paix, « non pas comme le monde la donne », selon le Christ qui a déclaré « je vous donne ma paix ». Or, Jésus-Christ avait une idée très précise de « sa paix » ! 

Elle devait être en faveur des relations en société, réciproque. S’aimer, s’exhorter, s’édifier, porter les fardeaux et les faiblesses mutuelles, se soumettre et se servir mutuellement, se donner, etc. Dans sa vie et dans sa mort, Jésus a lui-même démontré « sa paix ». N’a-t-il pas crié dans sa souffrance « Père, pardonne-leur car ils ne savent pas ce qu’ils font » ? Auparavant, n’avait-il pas ouvert le débat sur l’impôt par des mots de paix exhortant ses interlocuteurs à « rendre à César ce qui lui appartient et à Dieu ce qui est à lui » ?Il voulait l’écoute, le dialogue, recherchant un chemin de paix. Même au temps de sa naissance, les anges ont chanté « Paix aux hommes de bonne volonté » 

La pax Christi est une réalité universelle et profondément chrétienne. Comme première démarche dans le sens de cette paix, je propose de prier pour que les peuples (et les chrétiens) refusent une paix forcée au bénéfice de la paix en Christ, en vue de possibles règlements durables des conflits ; et que cela devienne un parfum agréable à respirer pour notre monde.

Louis-Michel Fillattre, pasteur, pour « L’œil de Réforme »

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