Je plains Eve. On l’utilise pour interdire aux femmes l’accès au ministère pastoral et les réduire au silence. Pourtant, dans le récit de Genèse, elle n’est pas la seule à avoir goûté au fruit défendu. Trompée par le serpent, tentée puis séduite par l’aspect plaisant de ce fruit, elle désire devenir « comme des dieux ». Elle prend le fruit et le partage avec son mari, qui, le texte le précise, était avec elle.
Adam était là.
Il semblerait donc qu’il ait entendu le même discours séducteur du serpent, dont Eve se fait l’écho. S’il n’a pas été trompé, il a été séduit lui aussi, dans l’orgueil naissant de son cœur, par le désir de devenir « comme des dieux ». Tous les deux ont cédé à la tentation de prendre leur indépendance vis-à-vis de leur Créateur. Pourtant, on n’a jamais invoqué le péché d’Adam pour interdire aux hommes l’accès au ministère pastoral et pour condamner les hommes au silence. […]