Salomé Haldemann nous guide dans une réflexion autour de ces questions épineuses.
Nous sommes aujourd’hui de plus en plus conscients des injustices d’une structure de fonctionnement, d’un système de domination masculine, parfois appelé patriarcat, où, dans beaucoup d’endroits encore, les hommes en général dominent sur les femmes, et quelques hommes dominent sur tous les autres.
La domination masculine est un système qui pèse autant sur les hommes que les femmes. Sur les femmes, parce qu’elles y sont perçues comme « le sexe faible », soumises à leurs instincts et leurs émotions, limitées à des rôles de soumission et de service, objets du désir sexuel des hommes. Sur les hommes, parce qu’ils doivent cacher leurs besoins, leurs fragilités, leurs émotions. Parce qu’ils doivent constamment se montrer «forts». Et parce qu’ils se voient parfois aujourd’hui chacun individuellement attribuer la faute de la masculinité toxique. Dans ce système, tout le monde souffre.
Quelques tentatives de demande de pardon générale
Dans cette structure injuste où les offenses sont nombreuses, il y a eu quelques tentatives de demande de pardon générales, autant de la part d’hommes que de celle de femmes :
Dans une vidéo publiée en 2018, intitulée From Women to Men, une femme dit au nom de toutes les autres : « Les blessures des hommes ont aussi besoin d’être reconnues et guéries. Je rêve du jour où nous pourrons reconnaître notre rôle dans ce gâchis et mettre fin au cycle des blessures et des reproches. Je commence aujourd’hui. Je suis ici en tant que femme pour offrir à tous les hommes mes excuses les plus profondes pour ce que nous vous avons fait[1]. »
En 2020, dans une vidéo similaire, des hommes disent aux femmes : « Chères femmes, nous prenons notre responsabilité et vous demandons pardon pour les souffrances que nous vous avons causées. La guerre est finie : nous sommes prêts à accéder à notre véritable puissance, ouverts et vulnérables. Nous honorons votre puissance naturelle et votre liberté. Osons être en relation de manière authentique, amoureuse et confiante[2]. »
Ces demandes de pardon semblent cependant revêtir une portée limitée. Dans les commentaires de ces vidéos, les critiques partent dans tous les sens : les hommes ou les femmes prennent trop ou pas assez de responsabilité, la vidéo de l’autre genre est bien […]