La lutte contre l’idolâtrie est au cœur de la démarche religieuse. Deux citations du Talmud nous aideront à situer l’enjeu de notre thème : Tout homme qui refuse le culte des idoles est appelé juif, et : Quiconque rejette l’idolâtrie se conduit comme s’il acceptait la Torah dans son intégralité. Dans certains commentaires le rejet de l’idolâtrie est situé au même niveau que les deux interdits fondateurs du meurtre et de l’inceste.

Un interdit universel

L’interdit de l’idole prend une dimension universelle puisque la tradition rabbinique l’a inscrit dans les lois dites de Noé, qui s’adressent à tous les humains, qu’ils soient croyants ou non. Par cette inscription, les rabbins ont dit : « Tu as le droit de ne pas croire en Dieu, tu peux être athée, mais ne soit pas idolâtre, c’est-à-dire n’accorde pas un statut divin à ce qui n’est pas Dieu. » Ce qui fera dire à Simone Weil : « Il ne dépend pas de nous de croire en Dieu, mais seulement de ne pas accorder notre amour à de faux Dieux. » La foi ne nous appartient pas, elle relève du commerce singulier entre notre intime et le Saint-Esprit. Ce qui nous appartient, c’est de ne pas être idolâtre. Dans les Démons, Dostoïevski a écrit que l’athée parfait occupe l’avant-dernier échelon qui précède la foi parfaite. Le pur athéisme est une ascèse qui renonce à toute idolâtrie… il est très proche de la foi pure. 

Ce qui fait l’idole

L’attitude idolâtre […]