L’histoire de Jacob est celle d’un exil. Après avoir usurpé le droit d’aînesse de son frère Ésaü, il est contraint à la fuite. Il passe 20 ans chez son oncle Laban qui l’exploite, mais Jacob se laisse faire, car c’est le prix pour épouser ses deux filles Léa et Rachel. Ce séjour est encadré par deux théophanies, deux manifestations de Dieu.

La première est la vision de l’échelle. Alors qu’il fuit la maison de son père, Jacob fait un rêve dans lequel il voit une échelle avec des anges qui montent et qui descendent de la terre au ciel. Une voix se fait entendre : « Je suis le Seigneur, le Dieu d’Abraham, ton père, et le Dieu d’Isaac. La terre sur laquelle tu es couché, je te la donnerai, à toi et à ta descendance. Ta descendance sera aussi nombreuse que les grains de poussière de la terre… Je suis avec toi, je te garderai partout où tu iras et je te ramènerai vers cette terre ; car je ne t’abandonnerai pas[1]. » La promesse d’une terre et d’une descendance est la reprise de celle qui a été faite à Abraham.

Vingt ans plus tard, Jacob décide de retourner vers la terre de son père, mais il a peur de la réaction de son frère lorsqu’il apprend qu’Ésaü vient vers lui. La nuit qui précède leur rencontre, Jacob est au bord du gué de Penouel. Il fait traverser le gué à ses serviteurs, ses femmes et ses enfants et reste seul. Toute la nuit, il se bat avec un ange. Au petit matin, ce dernier lui demande son nom et lui dit : « Désormais, tu ne t’appelleras plus Jacob, mais Israël, car tu as lutté avec Dieu et avec les hommes et tu as été vainqueur[2].» Avec ce nouveau nom, Jacob-Israël peut aller à la rencontre de son frère Ésaü. Ils tombent dans les bras l’un de l’autre et se réconcilient.

Dans la vision de l’échelle, Dieu avait promis à Jacob qu’il le ramènerait sur la terre de ses pères, mais il a fallu un combat de toute une nuit pour que Jacob devienne Israël et que cette promesse vienne se poser sur le lieu de ses peurs.

Être Israël, c’est vivre le face à face avec Dieu et avec son frère.

[1] Gn 28.13-15.

[2] Gn 32,29.

Mortelle jalousie

L’histoire de Jacob, c’est aussi celle de ces deux femmes, Léa et Rachel qui sont sœurs. Jacob préfère Rachel, mais elle a été stérile pendant des années alors que Léa multipliait les grossesses. Rachel a mal supporté les maternités de sa sœur[1].  Dans la Genèse, la jalousie embrouille les relations au sein des fratries.

Une maxime du livre des Proverbes déclare : « Un cœur paisible est vie pour le corps, mais la jalousie est une carie pour les os[2]. » La jalousie est une maladie inguérissable, car on trouvera toujours plus béni que soi.

Le dernier des dix commandements appelle à ne pas convoiter[3].

[1] Gn 30,1.

[2] Pr 14,30.

[3] Ex 20.17.