Cet article constitue la version retravaillée d’une présentation faite dans le cadre d’une journée de travail au sein de la Fédération baptiste, sur la question des ministères pour le 21e siècle (« Perspectives XXI »).
C’est lui [le Christ] qui a donné les apôtres, les prophètes, les évangélistes, les bergers et enseignants pour la préparation des saints en vue de l’œuvre du service, en vue de la construction du corps du Christ. (Éphésiens 4.11-12)(1)
Ce passage d’Éphésiens 4 a occasionné bon nombre de discussions sur la question des ministères. Il s’agit du seul texte du Nouveau Testament employant le terme pasteur/berger (poimen) pour se référer à un ministère particulier au sein de l’Église. Or le pasteur s’y trouve associé à quatre autres fonctions : l’apôtre, le prophète, l’évangéliste et l’enseignant. Certains ont donc plaidé pour un « rétablissement » des « cinq ministères » d’Éphésiens 4. C’est le cas, par exemple, depuis le début du 20e siècle, dans l’Église évangélique apostolique. Autre exemple, plus récent, celui de la New Apostolic Reformation (NAR) qui donne une place particulière aux « apôtres » et aux « prophètes » dans l’Église d’aujourd’hui(2). Dans une tout autre approche, l’association « France évangélisation » cherche à remettre en valeur le ministère d’évangéliste(3).
Ces initiatives, parmi bien d’autres, ont le mérite de questionner la tradition protestante qui s’est généralement focalisée autour du seul ministère de direction de l’Église […]