« Nous avons commis une faute grave envers Dieu, en épousant des femmes étrangères, appartenant aux populations de ce pays. Mais malgré cela il reste un espoir pour Israël : Nous allons prendre l’engagement devant notre Dieu de renvoyer toutes ces femmes ainsi que leurs enfants. Nous suivrons ainsi la suggestion que vous avez faite, toi et tous ceux qui redoutent les commandements de notre Dieu. » Esdras 10 : 2-3
Tout au long de la Bible, un débat constant a lieu entre les textes qui prônent l’exclusion des « autres » et ceux qui prônent l’accueil et l’hospitalité. Dans l’Ancien Testament, les livres de Ruth et de Jonas par exemple montrent que Dieu se soucie profondément des étrangers. En revanche, Esdras, qui raconte, entre autres, le renvoi en masse des épouses étrangères, semble fermement ancré dans une attitude d’exclusion. En se penchant de plus près sur ce texte, nous pouvons identifier certains des éléments qui concourent à cette attitude.
Le livre d’Esdras raconte le retour d’exil du peuple d’Israël. Après qu’Israël ait passé plusieurs dizaines d’années en exil à Babylone, Artaxerxès le roi de Perse décide de les renvoyer à Jérusalem. Artaxerxés a désigné Esdras, un maître de la loi, pour mener un groupe d’exilés sur le chemin du retour à Jérusalem. Ce groupe constitue en fait une deuxième vague de rapatriés : en effet, un premier groupe a suivi Zerubabbel pour reconstruire le temple, et un troisième groupe reviendra plus tard avec […]