Femmes, faites attention à comment vous utilisez votre corps ! Couvrez-le ! Ne montrez pas trop de peau ! Soyez « modestes » ! (Qu’en est-il du corps des hommes ? Silence éloquent…) Mais que disent vraiment ces textes ? Regardons en un de plus près.
Dans sa première lettre, l’apôtre Pierre, s’adressant aux femmes mariées, semble encourager à cette modestie :
1 Vous de même, femmes, soyez soumises à votre mari, afin que même si quelques-uns d’entre eux résistent à la parole de Dieu, ils soient gagnés à la foi par votre comportement. Des paroles ne seront même pas nécessaires :
2 il leur suffira de voir combien votre conduite est pure et respectueuse.
3 Ne cherchez pas à vous mettre en valeur par des moyens extérieurs : cheveux tressés, colliers d’or ou vêtements élégants.
4 Recherchez plutôt la beauté de l’être intérieur, la parure d’un esprit doux et paisible, qui est sans prix aux yeux de Dieu, et impérissable. (1 Pi 3 : 1-4)
Choisir la modestie, une prison ?
Quelle est la visée de ce texte ? Et si ces versets apportaient plutôt une libération qu’un enfermement ? Regardons en premier lieu la situation des femmes auxquelles ces lignes ont été destinées.
Pierre s’adresse aux femmes mariées dont certaines avaient des maris qui ne partageaient pas encore leur foi en Christ. Dans la société romaine « [i]l y avait […] des incitations légales à s’habiller de manière appropriée »[1]. Une femme mariée devait s’habiller d’une certaine manière, sa tenue vestimentaire devait être conforme à son statut social. Dans le cas contraire, elle s’exposait au risque d’être agressée ou violée sans être protégée et défendue par la loi. À certains endroits, comme par exemple dans la ville de Sparte, on trouve même les traces d’un gunaikonomos, « un contrôleur des femmes », un policier des vêtements : le comportement public des femmes était surveillé, ainsi que leurs dépenses en vue