Par Élie Saurel-Lafont, pasteur à l’Église protestante unie du Bocage vendéen

J’ai grandi dans une famille protestante, au cœur des Cévennes. Pour moi, le baptême n’avait qu’un sens : l’affirmation de la foi du baptisé, ou à la limite de la famille du baptisé.
Ces discussions ont été, pour moi, une remise en cause salutaire de ma compréhension du baptême. Le baptême ne se limitait peut-être pas qu’à la réponse de la foi. Au fil des ans, j’ai poursuivi ma réflexion, au travers de discussions, de lectures, mais c’est l’expérience du terrain, en suffragance ou en paroisse, qui m’a amené à réexaminer en profondeur ma compréhension.

Aujourd’hui, j’ai synthétisé ma réflexion en distinguant cinq significations à ce geste du baptême. Ces sens s’entrecroisent, et je crois qu’il n’est pas possible de résumer le baptême à une seule de ces significations.

L’amour inconditionnel de Dieu

En premier lieu, le baptême dit l’amour inconditionnel de Dieu pour chaque individu. Ce geste n’est pas un geste magique pour appeler la protection de Dieu sur la personne baptisée, mais il est le témoignage de l’amour premier de Dieu. Il est le signe de la grâce. Cet amour précède le geste et même la naissance de la personne.
Nous retrouvons cette signification du baptême à plusieurs endroits dans la Bible. Par exemple dans la première lettre de Jean « Nous, nous aimons, parce que lui, le premier, nous a aimés. » (1 Jean 4.19). Il y a la même idée dans la lettre de […]