Le christianisme est la religion mondiale qui met le plus en valeur le sacrifice d’un être humain. Mais paradoxalement, c’est à la fois pour le dénoncer et pour affirmer sa nécessité. Selon la foi chrétienne, la crucifixion a donc deux sens théologiques opposés.
Premièrement, la mort du Christ sur la croix est une protestation énergique contre toute forme de persécution des innocents. Le Christ Jésus, décrit comme un homme sans faute et sans alliés politiques, entièrement dévoué au service du prochain, s’oppose à la rigide religion des prêtres juifs. Ces derniers imposent des Lois sacrées indiscutables, comme le Sabbat, et des jugements violents, comme la lapidation des femmes adultères. Le Christ prend la défense des faibles et ses gestes de bonté sont appréciés par le peuple. Capturé, il ne se rétracte pas et devient à son tour une victime des chefs religieux intransigeants, liés à l’occupant romain. Ses disciples dénoncent ce crime: «Le Prince de vie que vous avez fait mourir, Dieu l’a ressuscité des morts» (Actes 3,15). […]