Afin de mieux circonscrire le sujet, nous nous intéresserons ici en particulier aux tensions d’un congrégationalisme de type baptiste (ou professant), bien qu’un certain nombre d’éléments développés dans le texte qui suit pourrait également être pertinent pour un congrégationalisme pédobaptiste.

Dans une définition courante, le congrégationalisme a souvent été entendu comme « l’autonomie de l’Église locale ». Cette formule est cependant trop vague et ambiguë. Elle ne précise pas en quoi consiste l’autonomie (s’agit-il d’une autonomie de moyens et de ressources, d’une autonomie théologique, relationnelle ?) ni par rapport à quoi elle s’exerce (par rapport à l’État, une Église officielle, les autres Églises locales ?).

En plus d’être lacunaire, cette compréhension ne correspond pas dans la pensée des premiers baptistes à un principe fondamental, mais résulte de deux affirmations premières que nous aimerions examiner dans cette introduction.

Deux principes fondamentaux

Nous sommes redevables à Alain Nisus qui a formulé ces « deux affirmations fondamentales :

  1. l’Église locale est pleinement Église ;
  2. l’autorité du Christ sur son Église est médiatisée par l’ensemble de la communauté locale(2). »

Si ces deux affirmations font globalement consensus, leurs implications et conséquences peuvent faire débat et nous questionner sur le […]