Dans le langage hébreu, toujours haut en couleurs, il est écrit, littéralement : « La justice, la justice tu poursuivras, afin que tu vives » (Dt 16.20). J’entends là deux choses. La première est qu’il y a toujours un reste d’incertitude dans la justice que l’on rend : on n’est jamais sûr d’avoir atteint la justice, mais on la poursuit. La deuxième est qu’il faut prêter attention à cette poursuite et plutôt deux fois qu’une. Le texte répète : la justice, la justice. Il confirme que la justice n’est pas quelque chose d’évident, qu’il faut y regarder à deux fois, approfondir la question, ne pas s’arrêter aux premières impressions. J’ai entendu un juif dire qu’un tel verset fondait, par exemple, le droit à un appel dans un procès. Même une cour de spécialistes du droit peut faire erreur lorsqu’elle juge.
Lenteur de la justice
On se plaint volontiers de la lenteur de la justice. Elle est, en effet, parfois un problème. Mais le temps de réflexion, de délibération, fait partie intégrante de […]