Nous lisons la Bible, et nous construisons notre théologie au travers de « lunettes culturelles » qui produisent des angles morts dans notre théologie. Je trouve que l’étude de l’histoire de l’Église est un excellent moyen d’apporter un regard extérieur à notre culture pour mettre en lumière ces angles morts.
L’enseignement des Pères de l’Église, pendant les premiers siècles, sur l’argent et la générosité est un exemple qui m’interpelle particulièrement. Voici quatre éléments structurants de leur enseignement qui, j’espère, vous convaincront que leur compréhension de la Bible vient interroger nos convictions bibliques sur l’argent et la générosité.
L’impératif de générosité
Pour les Pères, la générosité n’est pas réservée à une élite spirituelle. C’est au contraire le b.a.-ba. de la foi chrétienne. Ignace résume ainsi : « si vous avez parfaitement pour Jésus-Christ la foi et la charité, qui sont le commencement et la fin de la vie : le commencement, c’est la foi, et la fin, la charité, Les deux réunis, c’est Dieu, et tout le reste (qui conduit) à la perfection de l’homme ne fait que suivre. » (Aux Éphésiens, XIV.1).
Pour les Pères, la générosité est le b.a.-ba. de la foi chrétienne.
De même que l’épître de Jacques affirme qu’il ne peut y avoir de foi sans œuvres, les Pères insistent sur le fait que la foi véritable produit nécessairement la générosité. Cet impératif est d’abord un moyen de libérer le riche plutôt qu’un moyen de secourir le pauvre. C’est parce que la richesse est un piège qui conduit naturellement à l’idolâtrie, en donnant à l’argent la place réservée à Dieu, que les Pères exhortent vivement les riches à se libérer de cette tentation par la générosité. Selon les mots de […]