Or, cette violence-là contre ses enfants, à tout âge, est répréhensible, non seulement condamnée par la loi mais, de plus, ces passages bibliques ne sauraient être utilisés pour la justifier.
Il faut se rappeler que la nature même d’un proverbe est d’être parcellaire, incomplète ; il est nécessaire de l’éclairer avec d’autres passages bibliques. Un proverbe n’est pas un impératif auquel il faut obéir sans précaution. Ainsi celui déclarant « aucun malheur n’arrive au juste, mais les méchants sont accablés de maux » (12.21) est un raccourci, un slogan visant à susciter le dialogue, la réflexion et non une promesse. Le reste du témoignage des Écritures et notre propre existence attestent que la personne juste peut être frappée par le malheur (Job, Paul…) et que certains méchants prospèrent (le roi Manassé…).
En fait, ces proverbes sont des énoncés, des généralisations qui ne dressent pas la liste des exceptions (« sauf si… ») ou des conditions de mise en œuvre (« à condition que… »). Ces promesses ne sont pas des vérités inconditionnelles. Il ne faut surtout pas tomber dans un trop grand littéralisme face à des sentences qui sont souvent au sens figuré. Chaque proverbe doit surtout être mis en parallèle avec les autres et avec le reste de l’Écriture. D’ailleurs, délibérément, pour rappeler cette […]