La théologie ne peut se concevoir loin des préoccupations à la fois les plus profondes et les plus concrètes de l’être humain. Dans ses travaux sur le théologien allemand Jürgen Moltmann, Rodolphe Gozegba-de-Bombémbé, boursier du Défap, trouve des échos à sa propre expérience vécue en Centrafrique. Moltmann a connu le totalitarisme dans l’Allemagne hitlérienne, les ruines de l’après-guerre et a élaboré une théologie de l’espérance adressée aux «survivants de sa génération» ; cette espérance, c’est précisément ce dont a besoin la RCA aujourd’hui…
La rencontre a eu lieu début novembre à l’Institut Protestant de Théologie (IPT), à Paris : Jürgen Moltmann l’Allemand, Rodolphe Gozegba-de-Bombémbé le Centrafricain – deux univers qui se croisent et se parlent. Le premier, venu à l’IPT pour une conférence, est un survivant de la Seconde Guerre mondiale : né en 1926 à Hambourg, il a connu l’enrôlement dès 14 ans au sein des Jeunesses hitlériennes. Puis au sein de la défense anti-aérienne de l’armée allemande. Fait prisonnier en 1945, il a passé les trois années suivantes dans divers camps. Et c’est là qu’il a reçu un Nouveau Testament des mains d’un aumônier américain, et rencontré divers groupes chrétiens et étudiants en théologie. Retournant enfin chez lui en 1948, pour retrouver sa ville natale réduite en ruines par les bombardements américains, il a commencé à réfléchir à une théologie de l’espérance adressée à ceux qu’il qualifie de «survivants de sa génération».  […]