En créant l’univers, Dieu sépare et organise un espace. Il instaure un cadre et un rythme propices au développement de la vie, où chacun a sa place. Qu’il s’agisse de la terre, du ciel, des astres, des minéraux, des végétaux, des animaux ou de l’être humain, aucune créature ne peut prétendre à elle seule représenter la dynamique de ce monde en évolution. Chacune fait partie d’un tout, à savoir le projet créateur de Dieu. Pour autant, Genèse 1 et 2 ne confèrent pas la même place à toutes.

En Genèse 1, Dieu bénit aussi bien les animaux que l’humain. Ce geste signifie l’appel à la plénitude de vie qu’il offre à ses créatures. Tous deux sont appelés à se multiplier, à porter du fruit. Cependant, contrairement aux animaux, l’homme est le seul à être créé à l’image et à la ressemblance de Dieu. Il a pour vocation de devenir sujet parlant, responsable de la création devant Dieu. Par ailleurs, l’homme se distingue de l’animal de par son unicité : face à toute la diversité des espèces animales, lui seul est unique.

En Genèse 2, l’homme a besoin d’un vis-à-vis pour accéder à sa plénitude et réaliser sa vocation : « Il n’est pas bon pour l’homme d’être seul »1, constate Dieu. Dans un premier temps, les animaux sont modelés à la façon d’un potier à partir de la même glaise que l’humain. Pourtant ces derniers ne bénéficient pas du même souffle créateur. Dieu les amène à l’homme et lui demande même de les nommer ; faisant de lui leur co-créateur. Si les animaux deviennent ainsi des partenaires de l’homme dans la création, ils ne sont pas pour autant en capacité d’être pleinement son vis-à-vis. C’est en la femme seule qu’il reconnaît son semblable. Celle avec qui il pourra dialoguer, former un couple et peupler la terre.

Aux yeux de Dieu, les animaux sont donc importants et l’être humain, sommet de son œuvre, en est responsable comme du reste de la création.

Quant à la question de savoir si les animaux ont ou pas une âme, elle n’est toujours pas tranchée malgré des siècles de recherche et d’exégèse.

 

(1) Genèse 2, v. 18, traduction de la TOB