Rarement les générations humaines auront eu, autant que la nôtre, de raisons d’avoir peur. Il en fut qui croyaient voir arriver la fin du monde avec les famines, épidémies, séismes et autres calamités naturelles qui s’abattaient sur elles. Autant de fatalités contre lesquelles il n’était d’autre recours que l’appel à la miséricorde divine. Depuis la fin des Trente Glorieuses, qui sont maintenant bien loin, et l’euphorie provoquée par la chute du mur de Berlin, qui devait marquer « la fin de l’histoire », notre monde a radicalement changé pour entrer dans une ère de turbulences permanentes et le règne de la peur quotidienne. Une des caractéristiques de notre époque est l’omniprésence de la peur pour tous.
Notre époque s’interroge aussi sur la pérennité de nos modes de vies et de nos sociétés, voire de l’humanité elle-même, menacée de toutes parts, entre pollution et désordre climatique aux effets dévastateurs, montée des tensions géostratégiques, manipulation de l’information, radicalisation des affrontements politiques, interculturels ou sociaux, risque terroriste constant, avancées scientifiques et techniques trop rapides pour être contrôlables (dans les domaines médical et militaire notamment). Sans oublier la hantise de la panne, rançon sournoise du […]