La commémoration des 500 ans de la Réformation (1517-2017) donne l’occasion de redécouvrir les racines d’un mouvement de foi qui a transfiguré le christianisme, en Europe d’abord, puis dans le monde entier. L’ancrage dans ce patrimoine historique et théologique n’est pas évident : les Églises sont préoccupées par des problèmes liés à la sécularisation ou à la précarité économique, aux violences sociales, aux tensions interreligieuses, ou encore à l’instabilité politique, à la dégradation des écosystèmes.
Marc-Frédéric Muller montre avec beaucoup de talent que se plonger dans les textes des pères fondateurs peut offrir des ressources insoupçonnées pour penser notre présent. Il s’agit de faire jouer de façon créative les décalages culturels entre le 16e et le 21e siècle, en examinant toutes les conséquences d’une relation à Dieu résolument placée sous le signe de la grâce : « le salut n’est pas à vendre », « l’être humain n’est pas à vendre », « la création n’est pas à vendre » (selon les axes définis par la Fédération luthérienne mondiale). Marc-Frédéric Muller nous fait entrer dans la théologie de Luther (la foi, l’Écriture, l’Église et le témoignage chrétien), mais aussi dans sa conception de la création en examinant des sujets qui rejoignent nos préoccupations quotidiennes (le rapport à la nature, la conjugalité et l’exercice du pouvoir).
Un livre précieux pour tous ceux qui souhaitent un « droit d’inventaire » de l’héritage luthérien.