En anglais, dès les premières lignes le « Notre Père » sonne comme quelque chose d’ancien et d’immuable avec sa langue shakespearienne: « Our Father, who art in Heaven, hallowed be Thy name… » Mais dans d’autres langues, les mots de la prière enseignée par Jésus sont moins immuables ! Sous l’impulsion des catholiques romains, les francophones ont mis à jour la version prononcée au début de l’avent dernier (Les Suisses le feront à Pâques). Les Italiens en débattront cette année et les germanophones viennent de dire fermement «nein» à tout changement.

Les partisans des traductions mises à jour ont reçu un soutien de poids : le pape François. Ce dernier a, en effet, salué les modifications apportées au Notre Père en français. Mais une autre réforme promulguée par le pontife argentin donne aux hiérarchies des Églises locales un plus grand pouvoir en ce qui concerne comment les textes des prières en latin sont traduits. Ce ce qui a donné aux évêques allemands la liberté de refuser de suivre sa suggestion concernant le « Vater unser ». Bienvenue dans le monde confus des traductions catholiques, où s’entrechoquent la linguistique, la théologie, l’œcuménisme et les politiques de pouvoir, […]