Dans l’article précédent, nous avons souligné la foi de la mère de Jésus, il faut aussi évoquer celle de son père. L’histoire est la suivante.
Joseph est fiancé à Marie. Un contrat a été signé avec ses parents, et elle l’a accepté. Le mariage sera célébré dans quelques mois. Joseph pourra alors accueillir Marie dans sa maison.
C’est alors que la nouvelle lui est tombée dessus comme une douche glacée : Marie attend un enfant ! Il est bien placé pour savoir qu’il n’est pas le père. Que peut-il penser ? Jamais il n’aurait imaginé que Marie ait pu se laisser aller à l’adultère. Joseph pourrait répudier publiquement Marie, et la jeter en pâture aux commérages du village, mais il ne veut pas se laisser gagner par la rancune. Il décide donc de la répudier discrètement pour la laisser libre de faire sa vie avec le père de son enfant.
Alors qu’il a pris sa décision, une nuit, Joseph fait un rêve. Un ange lui apparaît et lui dit : Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre Marie comme épouse, car l’enfant qui a été conçu en elle vient du souffle de Dieu. Tu lui donneras le nom de Jésus[1]. À son réveil, Joseph s’interroge : quel est le sens de ce rêve ? Doit-il faire confiance à ce qu’il a entendu en songe ? A-t-on déjà entendu parler d’un enfant conçu sans l’intervention d’un homme ? Il hésite, longtemps. Finalement, il choisit d’écouter son rêve et de faire confiance à la vie. Dès le lendemain, il accueillera Marie chez lui, et l’enfant de sa fiancée sera le sien. Pour aller jusqu’au bout de son rêve, il l’appellera Jésus. Il l’adoptera et lui apprendra son métier.
L’évangile dit de Joseph que c’est un homme juste, parce qu’il a préféré l’accueil et l’amour à une stricte application de la loi. Le pasteur Alphonse Maillot disait qu’il ne suffisait pas d’avoir une bonne théologie, il fallait surtout avoir une théologie bonne, c’est-à-dire une théologie bienveillante, une théologie qui fait du bien. Joseph était un homme juste parce que c’était un homme bon.
Les deux Joseph de l’évangile
La vie de Jésus est encadrée par deux Joseph. Son père qui se situe au commencement, et Joseph d’Arimathée qui a demandé son corps à Pilate pour lui offrir une sépulture. Ces deux hommes ont offert un berceau et un tombeau à Jésus.
Sans le premier Joseph, Jésus aurait été un bâtard qui n’aurait eu aucune crédibilité dans sa parole publique, et sans le second, Jésus aurait été jeté dans une fosse commune et on n’aurait rien su de la résurrection qui commence par l’annonce d’un tombeau vide.
[1] Mt 1.20-21