1 – Quelles ont été les raisons de l’arrestation de Jésus ?
L’enseignement de Jésus sur les questions religieuses n’est probablement pas suffisant pour expliquer son arrestation. Ce qui a provoqué la colère des responsables religieux réunis dans le sanhédrin dirigé par le grand prêtre, c’est la contestation du temple. Dans ce domaine, un récit central est celui de l’expulsion des marchands. Il faut dire qu’en plus d’être le lieu du pouvoir religieux, le temple avait une activité qui générait beaucoup d’argent. Une grande partie de l’activité de la ville de Jérusalem était organisée autour de l’économie des pèlerinages.
2 – Quel jour a eu lieu l’arrestation ?
Les quatre évangiles sont d’accord pour fixer la mort de Jésus un vendredi, lors des célébrations de la Pâque juive. Pour les trois premiers évangiles, le vendredi est le jour de la Pâque, le 15 nisan, alors que dans l’évangile de Jean, le vendredi est le 14 nisan, la veille de la fête. Il est possible que le quatrième évangile ait modifié la chronologie pour des raisons théologiques afin de faire mourir Jésus au moment où les agneaux étaient égorgés dans le temple en vue du repas pascal. Il insiste en effet pour dire que Jésus est l’agneau de Dieu qui ôte le péché du monde.
3 – Qui est responsable de l’arrestation de Jésus ?
Dans les évangiles, c’est le grand prêtre Caïphe qui a envoyé une troupe pour arrêter Jésus, et non l’ensemble du sanhédrin qui représentait les différents courants du judaïsme. La comparution devant le sanhédrin que l’on trouve dans les évangiles de Marc et de Matthieu est peu probable, car les séances nocturnes étaient illégales et l’assemblée ne siégeait pas dans le palais du grand prêtre. En revanche, le grand prêtre a probablement organisé une réunion informelle pour décider de la livraison de Jésus à Pilate, le gouverneur romain.
4 – Quel a été le rôle de Pilate ?
On ignore quels furent les sentiments du gouverneur. Les évangiles évoquent une bienveillance relative de Pilate pour Jésus, mais il est possible qu’elle ait été accentuée par la première Église au sein de laquelle les évangiles ont été rédigés, car elle voulait s’affranchir de l’accusation d’être opposée à l’Empire. Le cas de Jésus fut sans doute examiné avec d’autres, si l’on en juge par l’exécution collective qui a suivi. Il est probable que Pilate a ordonné l’exécution pour être agréable à Caïphe et aux responsables du temple avec qui il entretenait de bonnes relations.
5 – Qu’est-ce que la flagellation ?
Avant la crucifixion, Jésus a subi le supplice de la flagellation. Le fouet est une torture pour humilier et affaiblir les condamnés. Les soldats accrochaient des bouts d’os ou de métal au bout des lanières pour lacérer les chairs. Certains condamnés ne survivaient pas à cette première épreuve. Les évangiles ajoutent que les soldats ont revêtu Jésus par dérision d’un manteau imitant la royauté et ont enfoncé une couronne d’épines sur la tête.
6 – Jésus a-t-il porté sa croix ?
Les condamnés portaient eux-mêmes l’instrument de leur supplice, en l’espèce la traverse (patibulum) qu’on devait fixer par la suite sur le poteau fiché en terre. Les trois premiers évangiles rapportent que les soldats ont réquisitionné un passant, Simon de Cyrène, pour porter la traverse, car Jésus en était incapable. Quand on sait ce que représente la flagellation, le détail est probablement historique.
7 – Où Jésus a-t-il été crucifié ?
Les évangiles ont conservé le nom en araméen du lieu de la crucifixion, Golgotha (Gulguta en araméen), mot qui signifie crâne (Gulgolet en hébreu et Calvaria en latin). Le nom vient probablement de la forme du monticule où avaient lieu les crucifixions. L’emplacement exact est discuté, mais on est sûr qu’il se situe hors des remparts de la cité, et non dans la ville. Ce détail qui est attesté par le Nouveau Testament est en accord avec la loi juive et les usages romains.
8 – Qu’est-ce que la crucifixion ?
Le supplice de la croix, si infamant qu’il était épargné aux citoyens romains, consistait à attacher, parfois comme dans le cas de Jésus avec des clous, un homme à une croix et à l’exposer jusqu’à la mort. Les pieds reposent sur une sellette pour éviter le déchirement des mains. L’homme meurt en général d’étouffement après une longue agonie. Si on veut achever le supplicié, on lui casse les jambes pour qu’il ne puisse plus s’appuyer sur ses pieds.
9 – Quand Jésus a-t-il été enterré ?
La règle romaine était que les crucifiés, une fois morts, demeurent sur le gibet. Cette règle s’oppose à la coutume des Juifs qui enterraient leurs défunts le plus tôt possible. L’évangile rapporte la démarche de notables juifs qui ont fait une démarche auprès de Pilate pour que Jésus soit descendu de la croix avant l’ouverture du sabbat. Le corps n’a pas eu le temps d’être embaumé ni lavé. Il a été déposé dans un tombeau dont l’entrée fut obturée par une pierre pour empêcher les bêtes d’entrer.
10 – Que pouvons-nous dire de la résurrection ?
Le Nouveau Testament ne raconte pas l’événement proprement dit, il se contente d’affirmer que le dimanche matin, le corps n’était plus dans le tombeau. La foi dans la résurrection ne repose pas sur le fait en tant que tel dont on ignore tout, mais sur ses effets dans l’histoire à travers le changement d’attitude des disciples qui sont passés de la désillusion à l’enthousiasme, et de l’abattement à l’annonce audacieuse de la résurrection. L’historien Henri Guillemin a écrit : « Le constat de l’Histoire ne peut pas être : le Nazaréen ressuscita, car nul ne sait au juste ce qui s’est passé. Mais l’Histoire se doit d’enregistrer comme un fait établi, indéniable… que les disciples de Jésus ont cru, comme on croit à une vérité d’évidence, avoir revu vivant celui qui venait d’expirer. »