La repentance d’un offenseur est-elle nécessaire pour que l’offensé pardonne ? Un article de ce blog répond « oui ». Ma réponse en bref est « non » ; l’offensé est invité à pardonner même si un offenseur ne se repent pas. Mettons un peu d’ordre dans les termes à partir des Écritures et dans une perspective chrétienne de sensibilité « anabaptiste ».

Pardon
Pardonner implique de « nommer et condamner le méfait. » (Miroslav Volf, p. 169). Cela s’oppose à la banalisation ou à la relativisation du mal commis. Ensuite, pardonner signifie d’une part remettre la dette (à partir du verbe grec aphiēmi comme dans Mt 6.12 ; 18.32), d’autre part renoncer à la vengeance (Rm 12.19). S’il y a un bénéfice pour soi dans l’acte du pardon, c’est avant tout pour l’autre que l’on pardonne ; le pardon est donc à exprimer, d’une manière ou d’une autre. Ajoutons que, pour nous humains, le pardon est un processus. L’offensé est invité à emprunter ce chemin, sans en minimiser les obstacles.

Le modèle du pardon se trouve en Dieu, qui « met en évidence son amour pour nous : le Christ est mort pour nous alors que nous étions encore pécheurs » (Rm 5.8). Les croyants/disciples du Christ sont invités à refléter ce pardon dans leurs relations : « comme le Seigneur vous a fait grâce, vous aussi, faites de même » (avec le verbe grec charizomai comme dans Col 3.13b ; Ep 4.32b), sans limite (que l’offenseur se repente, voir Lc 17.3b-4 ou qu’il ne se repente pas, voir Mt 18.22).

Certaines approches distinguent […]