Quand Jacques se présente, il ne se fait pourtant pas mousser en soulignant sa qualité de frère de Jésus, de pasteur de l’Église de Jérusalem ou de collaborateur de Pierre et Paul. Il se présente sobrement et intentionnellement comme un serviteur de Dieu et du Seigneur Jésus-Christ, puis passe rapidement à ce qu’il souhaite transmettre. Il adresse un courrier pratique et percutant aux chrétiens d’origine juive dispersés dans le monde entier. À travers sa lettre, il s’adresse au monde entier.
Une spiritualité ancrée
Dans son courrier, Jacques aborde un bouquet de thèmes qui concernent la foi et le contenu de la vie chrétienne : le besoin de sagesse et la maîtrise de soi dans les situations de pression, la persévérance dans l’épreuve, le contrôle de la langue, les problématiques liées aux discriminations, le juste rapport à la richesse et à la pauvreté, la relation indissociable entre la foi et les œuvres, la prière, ainsi que la repentance et l’humilité devant Dieu.
Si la lectrice ou le lecteur peut avoir l’impression d’un collier de perles sans lien solide entre elles, comme le sous-entendait Martin Luther, il devient rapidement évident que tous ces thèmes émergent d’un solide socle de spiritualité concrète et dynamique. Dans un sens, Jacques rappelle l’enseignement de Jésus dans le Sermon sur la montagne aux chrétiens éparpillés, tout en y mettant sa touche.
Jacques annonce que la foi chrétienne est avant tout une affaire de cœur et de mains, de foi et d’œuvres. Le cœur informe le corps, mais, à l’inverse aussi, le corps nourrit le cœur. Son invitation à vivre une foi qui infuse toutes les dimensions […]