Reza Moghaddassi, philosophe
«Je suis le chemin, la vérité et la vie. Nul ne vient au Père que par moi», dit Jésus dans l’Evangile de Jean (14, 6) «Le salut ne semblerait ici réservé qu’aux seuls chrétiens qui croient en Jésus et à son message», objecte le philosophe Reza Moghaddassi, qui n’adhère pas à une «interprétation simpliste» de ce verset biblique. Fort de pérégrinations dans différentes cultures et religions, il poursuit: «Aucune religion n’a l’exclusivité du don de Dieu et de sa sainte présence.
J’ai vu des êtres le rencontrer et être transformés malgré des credo de foi différents.» Pour l’auteur de Les murs qui séparent les hommes ne montent pas jusqu’au ciel (éd. Marabout), le Christ est une présence capable de se manifester à travers toutes sortes de formes. «Nos idées, nos images, nos symboles ou nos récits religieux peuvent devenir une icône, une fenêtre ouverte sur le Tout-Autre, ou à l’inverse une idole, c’est-à-dire la réduction de Dieu à l’idée ou l’image qu’on s’en fait. Selon moi, quiconque veut accéder à la vérité divine doit emprunter la voie de l’amour, de l’humilité, du don de soi, du consentement à la divine providence, des qualités que le Christ a manifesté dans son existence terrestre et qui témoignent de sa présence chez quiconque les manifeste.»
David Richir, théologien
«En tant qu’êtres humains du 21e siècle, lire que Jésus est le seul chemin vers Dieu est au premier abord choquant, comme un message d’intolérance», admet le théologien David Richir. «Pourtant dans toute la Bible, on ne voit qu’une seule personne qui sauve des écueils spirituels: Dieu lui-même.» Il poursuit: «Le Nouveau Testament est très clair. Dieu demandera des comptes et il n’y a qu’une seule manière pour qu’il nous voit comme justes. Sur la Croix, Jésus a pris ce que nous ne pouvons pas payer; la justice de Dieu contre le péché».
David Richir rappelle aussi la toute première Pâque, prescrite par […]