Le « pouvoir d’achat » préoccupe les citoyens. Il représente ce que chacun a de disponible pour acheter après avoir soustrait les dépenses (impôts, loyer, charges) aux recettes (salaire, prestations sociales, revenus du capital). Il dépend aussi du lieu de vie, le prix des loyers variant selon les régions. Si l’inflation progresse plus rapidement que les salaires, le pouvoir d’achat est ainsi érodé.
Mais n’est-ce pas un peu étonnant de parler de « pouvoir » en ce qui concerne les possibilités d’acheter, de consommer ? Certes, acheter des produits essentiels à la vie quotidienne est nécessaire (nourriture, vêtements, etc.), mais est-ce vraiment un « pouvoir » ? Il serait préférable de parler de « possibilité d’achat » plutôt que de « pouvoir d’achat » !
En tant que chrétiens, nous sommes invités à aller au-delà de l’achat, puisque nous sommes invités au don. Pour Jacques Ellul, le don est le levier qui permet de désamorcer la puissance de l’argent. Être capable de donner est beau, c’est un réel privilège. Paul l’a bien compris : « Je vous ai montré en tout qu’il faut travailler ainsi pour venir en aide aux personnes faibles, en nous souvenant de ce que le Seigneur Jésus a dit lui-même : « Il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir« » (Actes 20, v.35).
L’apôtre encourage donc à travailler dans le but de pouvoir soutenir les faibles, les pauvres. On est heureux quand on peut donner, que ce soit un bien ou de l’argent, mais aussi du temps, de ses compétences, de son énergie, de son amour. Donc nous pourrions plutôt parler du « pouvoir du don » plutôt que du « pouvoir d’achat » ! Cette attitude nous rapproche de l’image de Dieu qui donne à tous. Le Christ est venu ici-bas pour faire le bien. Puisse cet état d’esprit, qui était en Lui, demeurer en nous également !
Christophe Hahling, pasteur, pour « L’œil de Réforme »