Les enfants sont-ils l’Église de demain ou celle d’aujourd’hui ? Un enfant de croyants a-t-il une place à part dans l’Église ? A-t-il des avantages en matière de foi, et si oui lesquels ? Quel regard théologique et quelle attention spécifique l’Église doit-elle lui porter ? Enfin, quel rôle l’Église et les parents ont-ils dans son accompagnement vers une foi personnelle et engagée ?
L’ecclésiologie professante insiste, à juste raison, sur l’idée que « l’on ne naît pas chrétien, on le devient » Cette formule, reprise de Tertullien (env. 150-220), rejette fermement l’idée d’une quelconque hérédité de la foi chrétienne, et de tout lien automatique entre le lieu de naissance et le statut spirituel de la personne (contre la chrétienté). La tradition, qu’elle soit familiale ou culturelle, ne saurait donc suffire à la transmission du statut de « chrétien » chez l’enfant. L’idée contraire demeure pourtant assez répandue, même au sein du protestantisme. Par exemple, Jean Calvin a écrit que la « semence » de la foi et de la pénitence est plantée dans le cœur des enfants engendrés de chrétiens par l’opération secrète du Saint-Esprit (IRC IV 16, 20). Pour lui, ainsi que pour la tradition réformée, ces enfants appartiennent dès lors au corps de Christ. Ils sont comptés comme membres du peuple de Dieu (IRC IV, 16, 22). Certes, ceci ne signifiait pas nécessairement pour Calvin que les enfants de croyants étaient nécessairement sauvés. Quoi qu’il en soit, cette théologie reste étrangère aux traditions des Églises de professants.
Selon les résultats d’un sondage réalisé en ligne par le Comité de réflexion théologique (CRT) de la FEEBF en […]