Il n’existe pas de traduction parfaite car tous les traducteurs ont été conduits à faire des choix. Un mot en hébreu ou un grec à un champ sémantique, c’est-à-dire qu’il a toujours plusieurs sens et il est rare de trouver un mot en français qui a exactement le même champ sémantique. Le traducteur est donc obligé d’interpréter.
Ensuite une langue induit une certaine forme de pensée. Une des grandes découvertes de la linguistique (étude du langage) est qu’on ne pense pas de la même façon en français, en chinois et en hébreu.
Face à ces difficultés, les traducteurs choisissent des options de traduction qui s’organisent autour de deux pôles.
Il y a d’un côté, les traductions qui cherchent à traduire ce qu’ils comprennent de la pensée de l’auteur en privilégiant la lisibilité. Ces traductions s’éloignent parfois du texte original pour favoriser la fluidité de la lecture. Elles sont faciles à lire, mais elles sont plus éloignées du texte original. En français, ce sont les traductions en français courant, en français fondamental, la Bible Bayard, la traduction liturgique et la Bible du Semeur.
À l’autre extrême, nous trouvons les traductions qui cherchent à rester au plus près du texte original, parfois dans le mot à mot. C’est l’option de la traduction de Chouraqui et, dans le protestantisme traditionnel, de la Bible Darby.
La plupart des grandes traductions occupent une position médiane entre ces deux options. En français, il y a trois grandes traductions de bonne qualité : la Nouvelle Bible Segond (protestante), la Bible de Jérusalem (catholique) et la traduction œcuménique de la Bible (TOB).
Si nous pouvons faire une recommandation, c’est d’utiliser plusieurs traductions car aucune n’est parfaite. C’est à travers leur diversité qu’on peut avoir une approche du récit original.