Le mardi 27 mai dernier, les députés réunis à l’Assemblée nationale ont voté majoritairement en faveur de la légalisation du suicide assisté et de l’euthanasie. Ce projet de loi sera bientôt examiné au Sénat. Au-delà des nombreux échanges, amendements et débats sur ce texte, il est un fait que peu de parlementaires ont évalué : celui de l’impact de cette loi sur l’assurance du salut éternel des personnes en fin de vie.
Un(e) pasteur(e), un(e) aumônier(e) dans l’exercice de son ministère encourage le malade, prie avec lui, manifeste de la compassion, le fortifie dans sa foi par la lecture de textes bibliques afin de se préparer à la rencontre de son créateur. Mais que répondre demain lorsqu’un croyant, en fin de vie, leur demandera de cheminer avec lui vers un suicide assisté légal ?
Le délit d’entrave prévu dans le texte législatif dissuadera peut-être l’accompagnant de rappeler au malade souffrant que les soins palliatifs, lorsqu’ils sont pratiqués dans de bonnes conditions, permettent que la vie s’éteigne dignement. « Jésus, nous le croyons, est mort et ressuscité ; de même, nous le croyons aussi, ceux qui se sont endormis, Dieu, par Jésus, les emmènera avec lui. » (Thessaloniciens 4/14)
Face au don de Christ sur la croix, la question de l’impact d’un suicide assisté sur le salut du chrétien se pose. Au moment où j’écris ces lignes, je n’ai pas de réponse spirituelle universelle à cette « rupture éthique » dans notre société française.
« À certains moments de notre vie, notre propre lumière s’éteint et se rallume par l’étincelle d’une autre personne. Chacun de nous a des raisons d’éprouver une profonde gratitude pour ceux qui ont rallumé la flamme en nous. » (Albert Schweitzer)
Thierry Le Gall, directeur du service pastoral du CNEF auprès des parlementaires, pour « L’œil de Réforme »