Femme soumise ? Belle-fille parfaite ? L’exégèse traditionnelle a souvent présentée Ruth comme la femme de foi idéale qui finit par se marier. Mais qui était cette « femme de valeur » ? En comparant le portrait de Ruth avec celui de la femme de valeur en Proverbes 31, Marie Holdsworth nous invite à faire la connaissance d’une femme d’esprit et d’initiative remarquable.

A l’époque où le Corona sévissait, où les grands du monde se battaient pour trouver des solutions, où les professionnels de la santé travaillaient d’arrache-pied pour sauver des vies, moi j’écrivais. Confinée chez moi avec ma famille, j’essayai tant bien que mal de trouver le temps et la clarté d’esprit pour me replonger dans des textes lointains faisant eux aussi référence à des temps troublés.

C’est donc de mon salon jonché de Duplos que je vous convie à un voyage imaginaire dans le temps et l’espace. Un voyage à la rencontre d’une, non de deux femmes puissantes, fortes, de grande valeur. Des femmes reconnues comme telles par leur entourage.

Femme puissante ou femme de valeur ?

Le premier arrêt de ce voyage nous projette au cœur d’une nuit d’été dans les champs autour de Bethléem en Judée, à l’époque trouble des Juges. Les protagonistes de cette scène sont Boaz, un riche propriétaire et Ruth, une veuve Moabite qui glane depuis le début de la moisson dans les champs de Boaz. Sur recommandation de Noémi, sa belle-mère qu’elle a suivie depuis les champs de Moab, Ruth se rend sur l’aire de battage à la fin de la moisson et s’allonge aux pieds de Boaz quand celui-ci dort. Une entreprise risquée, d’autant plus que Ruth n’a aucun droit, aucune reconnaissance, aucune protection. Au milieu de la nuit, Boaz s’éveille en sursaut et […]