La terre ? Nous la connaissons : nous y vivons ! Le ciel ? Ce n’est pas ici le ciel des étoiles, mais le monde céleste, invisible, le monde de Dieu, ce domaine de la création où il est plus particulièrement présent. « Le ciel ? dit le psalmiste, il appartient à l’Éternel ; quant à la terre, il l’a donnée aux hommes » (Ps 115.16). C’est pourquoi Jésus nous invite à prier : « Notre Père, toi qui es aux cieux. »

Déjà dans le monde céleste

Comprenons-nous ce qu’ajoute la précision « sur la terre comme au ciel » ? Soulignons premièrement que, contrairement à la manière dont on la prie le plus souvent, cette précision ne colore pas la seule demande « Que ta volonté soit faite ». Elle porte sur les trois requêtes qui la précèdent, comme si l’on priait : « Que ton nom soit sanctifié, que ton Royaume vienne, que ta volonté soit faite, oui, tout cela, sur la terre comme au ciel. » Deuxièmement, par cette précision, nous demandons que ce qui est déjà le cas dans le monde céleste – là où le nom du Père est sanctifié, où il règne et où sa volonté est respectée – devienne aussi une réalité dans le monde des hommes, sur la terre. Cette précision est le résumé même de toute notre espérance !

Par ces mots, nous demandons au Père qu’un jour, sur la terre aussi, dans tout ce que les êtres humains feront et dans tout ce dont ils jouiront, ils donnent enfin à Dieu la place qui lui revient, car c’est ainsi que l’on sanctifie son nom. Par ces mots encore, nous demandons au Père qu’un jour, la terre qui, avec la création tout entière, a été soumise à la vanité et soupire, désirant être libérée de la mort (Rm 8.19-21), devienne enfin son Royaume. Par ces mots finalement, nous demandons au Père qu’un jour, les […]