L’auteure examine dans un premier temps les mécanismes à l’œuvre : croissance et innovation sont les mots-clés d’un culte de la démesure aux accents messianiques. Elle propose ensuite une définition de la théologie chrétienne et montre la pertinence de celle-ci pour décaler le regard, tout en travaillant de manière transversale. Au niveau concret, il s’agit d’entrer dans une logique où la relation dynamique entre gratuité, disponibilité et humilité devient une force subversive.
Rôle et place de la théologie chrétienne dans un monde fébrile
Rien ne sert de se voiler la face. Si elle ne se limite de loin pas à cela, l’histoire du christianisme est néanmoins entachée par un certain nombre d’épisodes peu reluisants : Inquisition, guerres de religion teintées de cupidité tristement humaine, baptêmes et christianisation forcés, justifiés de surcroît par une théologie qui faisait montre d’un sentiment de supériorité culturelle et s’assurait, avec la complicité du politique, une emprise sur les consciences. Tout cela a bien entendu laissé des marques qu’il ne s’agit pas de nier. Face à la montée d’une nouvelle forme de totalitarisme technoscientifique, le christianisme a pourtant aujourd’hui une pertinence spécifique à mettre en évidence sans fausse modestie. Quels sont donc les mécanismes à l’œuvre dans un mode où les nouvelles technologies bouleversent profondément les modes d’existence ? Comment définir la théologie chrétienne ? Qu’a-t-elle à proposer à l’humain du 21e siècle ? Voilà les questions auxquelles s’attelle cet article. […]