Constater qu’on est en désaccord, exprimer ce désaccord, maintenir le dialogue et même continuer à travailler ensemble : cela ne va pas de soi. Il y a bien sûr, plusieurs sortes de désaccord. Certains ne permettent justement pas de poursuivre un travail commun. Dans d’autres cas, les positions en présence peuvent avoir des conséquences pratiques difficiles à vivre, par exemple les désaccords concernant la forme que doivent prendre les dons spirituels dans le culte, ou concernant l’identité des personnes qui peuvent conduire le culte. Mais admettons pour ce qui suit que nous sommes dans une situation où la relation fraternelle demeure, dans une même Église, malgré le désaccord.

Faire le deuil de l’unanimité
Le désaccord fait partie de la vie de l’Église, aujourd’hui comme hier. La recherche de l’unité est certes un noble projet. Mais l’unanimité (qui n’est pas l’unité) n’a jamais existé. Sur un grand nombre de points, il existe des avis chrétiens différents.

Cela peut être décourageant, décevant quand on en prend conscience, et même un contre-témoignage lorsque ces désaccords sont bien visibles. Mais c’est aussi une réalité que nous ne pouvons pas cacher, ni aux autres, ni à nous-mêmes. D’ailleurs, si l’on veut positiver, ces désaccords sont au moins le signe qu’il y a place dans le christianisme pour le débat d’opinion, et que la foi chrétienne n’est pas une […]