À Paris comme dans toute la France, de très nombreuses manifestations se préparent, à l’initiative de la Plateforme du Commerce équitable, qui regroupe de nombreuses associations, entreprises et partenaires. Quel en est le but ? C’est de mieux faire connaître le Commerce équitable au grand public à travers des animations, des expositions, des dégustations de produits alimentaires, des rencontres avec les producteurs. L’an dernier, des « brunchs équitables » ont été organisés dans plusieurs villes de France.
L’une des associations, Artisanat Sel, protestante d’origine, est née en 1983 au sein du Service d’entraide et de liaison (le SEL). Son directeur, Yves Turquais, explique cette notion de Commerce équitable : Le point de départ est une alternative au commerce mondial dominant. En s’appuyant sur des chaînes commerciales plus courtes et transparentes, il permet aux producteurs de vivre décemment de leur travail et d’être acteur de leur modèle de développement.
Pas plus cher, aussi bon voire meilleur !
Le principal défi du Commerce équitable est de casser la notion bien ancrée dans l’esprit des consommateurs que les produits issus du Commerce équitable sont forcément chers. On pense bien souvent au café, au chocolat, aux produits de l’artisanat. Cette quinzaine sera l’occasion de mettre les projecteurs sur ce type de produits.
La notion de versement d’un prix juste payé à l’artisan ou au petit producteur agricole est fondamentale. Elle est à l’opposé du commerce classique, pour lequel les marges des nombreux intermédiaires sont sans cesse augmentées et aboutissent à des prix payés aux fournisseurs de plus en plus bas.
Yves Turquais poursuit : Je vais très régulièrement dans les ateliers me rendre compte du travail des artisans avec lesquels nous coopérons. Je reviens tout juste d’Inde et du Bengladesh ; j’ai pu constater les progrès effectués en matière de protection. Pour le travail du métal, par exemple, lunettes, chalumeaux et extincteurs ont fait leur apparition, le respect de l’homme est toujours primordial. S’agissant du café, les fèves vertes sont importées essentiellement d’Amérique centrale et du sud et torréfiées en Europe, chez des torréfacteurs artisans que je connais bien, qui travaillent selon la même démarche, tel ce hollandais calviniste, qui appose le label Max Havelaar, cad certifiant qu’il n’y a pas eu de travail d’enfants, tel cet autre, belge qui a coopéré au Guatemala. »
Commerce équitable et Bio : l’esprit n’est pas le même
Il existe des convergences entre les deux. Mais dans la notion de Commerce équitable, c’est l’autre, c’est-à-dire l’humain, qui est au centre du débat. Pour le Bio, on pense d’abord à soi, puisqu’il s’agit de préserver l’environnement, dit encore Yves Turquais.
Les produits issus du Commerce équitable sont commercialisés essentiellement par réseaux ou ventes par correspondance, sur catalogues via internet etc. et dans quelques boutiques issues d’initiatives individuelles. Un exemple, la marque Equithéo a une boutique dans le XVIIe arrondissement de Paris (boutique créée à l’initiative d’une église protestante évangélique de ce quartier).
Le modèle du Commerce équitable fonctionne en France comme sur la presque totalité de la planète. Artisanat Sel travaille régulièrement avec 23 groupes de producteurs se trouvant en Asie, en Afrique au Proche Orient et en Amérique du Sud.
La non discrimination sociale, ethnique et religieuse est à la base de cette économie destinée à progresser dans les années à venir, du fait d’une prise de conscience, lente mais régulière et inéluctable des facteurs humains.
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