Que vous soyez un(e) maman/papa poule ou que vous ayez à cœur de rendre vos enfants autonomes, la première fois qu’ils partent sans vous cela fait tout de même un petit pincement au cœur. Ces premières fois sont importantes car elles conditionnent un peu les suivantes, autant que cela se passe le mieux possible. Le but : éviter les larmes et rentrer avec plein de bons souvenirs !
La première séparation pour les vacances est souvent pour aller chez les grands-parents, dans un cadre familier et avec des adultes que l’enfant connaît bien et en qui il a confiance. Dès 18 mois/2 ans, un petit peut potentiellement passer quelques jours dans un environnement familial autre que sa famille, mais tout dépend de sa maturité…et du niveau d’anxiété de son/ses parent(s). Vers 3-4 ans il peut plus facilement partir une semaine.
On peut souvent constater que si le parent est à l’aise avec l’idée de cette séparation, l’enfant le sera aussi. Donc, parents prenez sur vous, canalisez votre propre anxiété, et autorisez vos enfants à vivre loin de vous, en les sachant heureux et en sécurité. Vos parents ont réussi à vous élever sans dommages, il devrait en être de même pour vos propres enfants ! D’autant que la relation grands-parents/petits-enfants est très différente de celle que nous avons eue avec nos propres géniteurs, faite de patience, de compréhension et de complicité. Parfois, on ne « reconnaît plus » ses propres parents !
Dès lors, acceptez que les grands-parents ne fassent pas exactement comme vous. C’est aussi le jeu. Lâchez un peu sur votre cadre éducatif ou alimentaire habituel. Il ne s’agit que de quelques jours !
Mais ne va-t-il pas croire que je l’abandonne ? Un jeune enfant peut tout à fait supporter quelques jours de séparation. Sa peur n’est pas tant celle de l’abandon, que celle de ne pas vous revoir. Si l’attente de votre retour est trop longue, l’enfant n’y « croit plus ». Mais tout cela, ça se prépare aussi en amont. Inutile de prévenir un jeune enfant trop tôt. Sa notion du temps n’est pas la nôtre et cette anticipation peut être anormalement anxiogène. Mais il est impératif de lui dire quelques jours auparavant où il va aller et avec qui. La manière la plus simple est la plus efficace : « Samedi, tu pars trois jours chez Papy et Mamie à la campagne ». Au-delà de cette information, il faut bien évidemment valoriser ce que l’enfant va faire, et surtout susciter sa fierté : vous le considérez comme « un grand » en le laissant partir seul, et il va pouvoir faire des choses différentes et surtout amusantes. Tout au long de la vie, l’apprentissage de l’autonomie se fera toujours dans cet équilibre entre anxiété latente et envie d’indépendance. Mais si le parent est confiant et valorise les aspects attrayants de la séparation, ce sont autant d’éléments de curiosité et d’expériences nouvelles que l’enfant a envie de tester : jouer avec ses cousins, faire de la balançoire, du vélo ou du bateau, aller à la pêche ou au marché, donner à manger aux poules, construire une cabane, cuire des confitures… Cette attractivité modère son anxiété. Et dans la valise on n’oublie pas le doudou ou le foulard avec l’odeur de maman…
Le jour du départ, gérez bien la séparation (oui, oui, en évitant si possible les larmes) mais en verbalisant votre hâte de le revoir et votre joie de savoir qu’il va bien s’amuser.
Durant son séjour, un coup de fil quotidien est bien évidemment indispensable. Si quelques larmes surviennent, restez tendre et confiant. Faites-le parler de ce qu’il a fait, et qu’il voudra absolument vous raconter ! Evitez surtout les questions négatives, qui viseraient à vous rassurer : « Tu n’es pas trop triste ? ». Elles pourraient tout à coup ramener votre enfant à une réalité qu’il ignorait.
Si vous avez décidé de le faire partir en colonie – plutôt à partir de 6 ans – commencez par un séjour d’une semaine, dont il peut gérer facilement la séparation. Associez-le au choix de la colonie : lieu, thème, activités… selon son âge et ses goûts. Aujourd’hui les colonies de vacances permettent de satisfaire la créativité des petits sportifs, bricoleurs, inventeurs ou même enquêteurs en herbe ! Regardez ensemble des photos des installations, des jeux, de l’environnement… Répondez à ses questions pour le rassurer, mais donnez-lui aussi envie, suscitez sa curiosité et son impatience. En colonie il faut bien s’entendre avec les autres et on fait davantage de découvertes. Ce sont autant d’expériences qui l’aident à grandir et augmentent sa confiance, c’est-à-dire sa conviction dans sa capacité à faire seul. Dans le groupe, l’enfant doit se gérer mais aussi apprendre les relations avec des « autres » qui ne sont pas sa famille : amitiés, inimitiés, secrets, complots… se tissent et se défont.
Que ce soit pour le départ ou pendant le séjour, suivez les conseils des professionnels qui l’encadrent, en termes de contacts. Dans certaines colos les parents peuvent écouter quotidiennement via un répondeur le compte-rendu de la journée, dans d’autres un ou deux appels téléphoniques hebdomadaires sont permis. Ne cachez pas un portable dans son sac, si les autres n’ont pas le droit de s’en servir. Le courrier fait toujours énormément plaisir – y compris la petite lettre que vous glisserez pour le coup dans ses affaires, et qu’il découvrira avec surprise.
Il part en camp scout ? C’est possible dès 8 ans et là, les choses se préparent encore plus en amont puisqu’en général le camp d’été est l’aboutissement d’une année de sorties, voire de week-ends, et de partage de folklore. Les louveteaux ont eu le temps de se connaître et même d’organiser leurs sizaines. Ils ont déjà un fonctionnement avec leurs chefs et les différentes étapes du camp sont préparées en groupe; ils intègrent progressivement leurs responsabilités. Dans la nature, pas de téléphone, toutefois pour les camps plus longs – au-delà de 2 semaines – un appel téléphonique est généralement planifié. Soyez bref, écoutez-les et encouragez-les dans leurs efforts. Confrontés à la nature et à une vie plus simple, ils éprouvent aussi leurs capacités. Les séjours scouts sont sportifs, parfois fatigants, mais tellement enrichissants ! Le courrier est le Graal du louveteau. Outre les lettres où vous lui donnez de vos nouvelles, les colis sont particulièrement appréciés, surtout s’ils contiennent bonbons et sucreries qu’ils pourront partager autour d’un « cinquième » (la collation du soir, planqués dans la tente !). Ne craignez pas les indigestions ni les disputes, les chefs gèrent.
Au retour, vous constaterez par vous-même, par les larmes qu’ils verseront, à quel point ces séparations que vous redoutiez ont constitué pour eux des expériences si intenses qu’elles leur manquent déjà, et qu’ils n’ont qu’une hâte : repartir !
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