Pour ce nouveau billet, je comptais écrire sur l’affaiblissement actuel de la notion d’aide humanitaire. Mais je me suis dit que nous avions besoin d’un message positif, et, à force de dénoncer, j’ai compris qu’il fallait aussi parler de ce qui résiste, de ce qui éclaire l’avenir. Car l’espérance mérite autant d’attention que l’indignation.

En effet, je reste malgré tout profondément optimiste. Je crois en la capacité humaine à surmonter les pires épreuves – celles d’hier comme celles de demain. Cet optimisme est enraciné dans ma foi protestante : croire que les choses peuvent s’arranger, qu’elles sont, en fin de compte, entre les mains de Dieu, et que nous avons le devoir d’agir dans ce même sens.

De là, il faut poursuivre et soutenir les évolutions positives actuelles. Je citerai la tolérance aux différences qui se développe dans nos sociétés. Mais aussi une meilleure prise en compte de maladies considérées hier comme honteuses ou taboues comme les maladies mentales, les cancers ou le sida. Même si ce n’est pas assez rapide, la conscience écologique progresse, surtout parmi les jeunes, nourrie par l’urgence de protéger notre planète. Et, phénomène marquant, un renouveau spirituel s’esquisse : le religieux redevient porteur de sens, face à l’indigence morale du néolibéralisme. Nombreux sont ceux qui cherchent désormais à comprendre la vie autrement qu’en termes de profit et ce retour du sens pourrait bien redonner une boussole à notre époque.

Bien sûr, il ne s’agit pas de s’en remettre naïvement à ces tendances, car certaines peuvent masquer d’autres intérêts. Mais il est vital de soutenir ce qui va dans la bonne direction, de faire entendre aussi ce qui fonctionne et redonne confiance, comme le fait le journal Réforme d’ailleurs.

Thomas Kauffmann, anthropologue engagé dans l’humanitaire, pour « L’œil de Réforme »

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