C’est l’hiver et il fait froid, tous les médias l’ont répété. Quelle surprise ! Pourtant, notre corps habitué aux douceurs de l’automne résiste à ce qu’il considère comme un agression. Et notre esprit renâcle à entrer dans le tunnel sombre des jours désespérément courts. Pourtant, il ne tient qu’à nous de traverser cette saison d’un pas léger, en se recentrant sur nous, notre foyer, et tout ce qui nous apporte de la chaleur. Et si on faisait le tour des petites attentions qui peuvent faire grand bien ?

Apprivoiser le sommeil hivernal

L’hiver bouleverse notre horloge biologique. La mélatonine, l’hormone du sommeil, a tendance à se déclencher plus tôt du fait de la tombée précoce de la nuit, créant cette sensation de fatigue dès 17 heures. Plutôt que de lutter contre cette tendance naturelle, il convient de l’accompagner intelligemment. Bon, vous n’allez pas hiberner tout de suite non plus, mais respecter vos besoins de sommeil, qui sont différents.

L’idéal consiste à maintenir des horaires de coucher réguliers, même le week-end, pour stabiliser son rythme circadien. Se coucher vers 22h30-23h permet de profiter pleinement des cycles de sommeil profond, particulièrement réparateurs en début de nuit. Le réveil peut être avancé d’une quinzaine de minutes par rapport à l’été : notre corps a besoin de moins de sommeil lorsque les journées sont courtes, contrairement à ce que l’on pourrait croire.

Il ne faut cependant pas négliger l’exposition à la lumière naturelle, précieuse pour la sécrétion de la vitamine D et le maintient de notre bonne humeur. Du coup, on ouvre les volets dès le réveil et, si possible, on sort prendre l’air dans l’heure qui suit, pour inhiber la production de mélatonine et renforcer la vigilance diurne. Même par temps gris, la luminosité extérieure reste supérieure à celle de nos intérieurs.

Maintenir son corps en mouvement

Le froid incite à l’immobilité, pourtant l’activité physique s’avère encore plus bénéfique en hiver. Elle stimule la production d’endorphines, combat la déprime saisonnière et maintient le bon fonctionnement du système immunitaire.

S’adonner à des activités en extérieur, même brèves, permet de maximiser l’exposition à la lumière naturelle. On s’habille en conséquence et on s’octroie une marche rapide de trente minutes en milieu de journée, pour combiner les bienfaits de l’exercice et ceux de la luminosité.

Pour les activités physiques d’intérieur, on va privilégier la douceur : yoga doux, stretching… Le soir, elles favorisent la détente musculaire et préparent au sommeil.

Chouchouter sa peau face aux agressions hivernales

Le froid, le vent et le chauffage intérieur forment un trio redoutable pour l’épiderme. La peau perd son hydratation naturelle, tiraille, picote, rougit et peut développer des zones de sécheresse plus ou moins intense. On adapte donc sa routine beauté dès les premiers frimas. On choisit plutôt des soins à base de beurre de karité ou d’huile d’amande douce, voire de céramides aux propriétés hydratantes. Le visage nécessite une attention spécifique, avec une crème de jour protectrice le matin et un soin plus nourrissant le soir.

Attention à la protection des lèvres ! Elles sont dépourvues de glandes sébacées et souffrent particulièrement en hiver. Un baume réparateur à la cire d’abeille ou au calendula, appliqué plusieurs fois par jour et systématiquement avant de sortir, évite les gerçures douloureuses. Il faut aussi abandonner l’habitude de se mouiller les lèvres, qui aggrave la déshydratation.

Les mains ne doivent pas être en reste : exposées au froid et fréquemment lavées, elles méritent aussi leur crème dédiée – et une petite application plaisir le soir avant de se coucher.

Quant aux cheveux, ils subissent le choc thermique entre l’extérieur glacial et l’intérieur surchauffé, et l’électricité statique des bonnets. Le mieux est d’espacer les shampoings, d’utiliser un après-shampoing nourrissant et d’appliquer une huile sur les pointes une fois par semaine. Le bonnet, bien que décoiffant, protège néanmoins efficacement le cuir chevelu du froid.

Cultiver sa bonne humeur malgré la grisaille

Pas question de se laisser abattre par la baisse de luminosité, d’autant qu’elle peut influer sur notre production de sérotonine, le neurotransmetteur du bien-être. Certaines personnes peuvent même développer une dépression saisonnière, liée au manque de lumière.

Multiplier les sources de lumière dans son intérieur aide considérablement, notamment en privilégiant les ampoules à lumière blanche, voire les lampes de luminothérapie. Utilisée trente minutes chaque matin, elle peut faire une réelle différence. Sinon, on s’installe près des fenêtres pour travailler ou lire, pour capter le maximum de luminosité naturelle.

L’alimentation joue également un rôle essentiel dans la régulation de l’humeur. Miser sur les aliments riches en tryptophane, précurseur de la sérotonine, comme les œufs, les noix, le chocolat noir ou les légumineuses, soutient naturellement le moral. Il semblerait aussi que les oméga-3, présents dans les poissons gras, exercent aussi un effet protecteur sur l’humeur.

Enfin, maintenir une vie sociale active, malgré la tentation du cocooning excessif, reste fondamental. C’est la saison pour organiser des dîners entre amis, en mettant au menu toutes les spécialités réconfortantes (raclette, fondue, tartiflette…), pour aller voir toutes les expositions qui nous font envie, et terminer par un combo chocolat chaud/muffin dans un salon de thé cosy.

Attention au marathon des fêtes

La période des fêtes, censée être joyeuse, s’avère souvent source de stress et de fatigue intense, entre la course aux cadeaux et les préparatifs. Sans compter que les repas copieux, l’alcool et les nuits courtes créent un cocktail épuisant pour l’organisme. On y va donc en douceur. Apprendre à dire non à certaines sollicitations devient aussi un acte de bienveillance envers soi-même. Toutes les invitations ne méritent pas d’être acceptées. On a le droit de choisir les moments vraiment importants et de décliner le reste, sans culpabilité, pour préserver son énergie pour ce qui compte réellement. En hiver, il faut accepter d’être un peu plus égocentré.

L’hiver n’est pas une saison à subir, mais à apprivoiser. Prendre soin de soi en hiver, c’est finalement reconnaître que nous suivons nous aussi les cycles de la nature et s’accorder l’attention que l’on mérite.