Il est fréquent que l’on s’engage dans une activité, un projet – ou que l’on accepte une invitation, voire une mission – en étant stimulé par la nouveauté, le challenge ou la confiance qu’on nous fait, mais sans forcément réaliser que le bien-être qu’ils vont nous procurer est très relatif.
Le jeu en valait-il la chandelle ?
Vous pouvez faire le test avec certaines des actions ou tâches que vous avez effectuées ou acceptées récemment.
Prenez par exemple le fait d’avoir fait des confitures une après-midi complète avec votre belle-sœur, ou bien cette invitation acceptée chez votre grand-tante – et qui raccourcit un peu vos vacances. Sur un plan professionnel, songez à cette promotion que vous attendez, ou cette formation qui vous tient à cœur.
Calculez votre quotient bien-être, en établissant une simple fraction
– Évaluez d’abord sur une échelle de 1 à 10 le niveau d’effort fourni, en prenant en compte différents critères : engagement physique ou psychologique nécessaires, contraintes imposées, temps passé, renoncements à d’autres activités, implication financière, sacrifices…
1 correspondant à peu d’effort et 10 à un effort maximal.
Il constitue le numérateur (le nombre du haut).
– Évaluez ensuite sur une échelle de 1 à 10 le niveau de satisfaction obtenu, en considérant la fierté procurée, la joie ressentie, le plaisir obtenu, le bonheur partagé, le repos apprécié, le gain financier éventuel….
1 correspond à une satisfaction minime et 10 à la jubilation.
Il constitue le dénominateur (le nombre du bas).
effort
_________ = quotient bien-être
satisfaction
- Si vous obtenez un résultat inférieur à 1, le quotient bien-être est positif (et d’autant plus qu’il se rapproche de zéro). Cette action en valait la peine. Vous ressentez certainement satisfaction et épanouissement.
- Si vous êtes proche de 1, vous êtes à peu près à l’équilibre.
- Si le résultat est supérieur à 1, le quotient est déficitaire : vous vous êtes investi au détriment de votre bien-être. Soit parce que vous vous êtes « oublié » par gentillesse, soit parce que vous avez mal évalué les efforts nécessaires – et vous en retirez probablement de l’amertume.
Dans une émission de télévision, un journaliste interrogeait le chanteur Florent Pagny sur ses choix de carrière. Il fit une réponse qui me parut lumineuse : « Je choisis ce qui est agréable et facile ». Peut-on faire plus simple ? Et dans le même temps, cette assertion pourrait passer pour une provocation. Voyons, dans la vie il faut faire des efforts, se dépasser… Un artiste, « intermittent du spectacle » de surcroît, a beau jeu de se laisser aller à la facilité. A l’inverse, j’imagine tout à fait le nombre de personnes capables de répondre : « J’ai choisi ça alors que c’était désagréable et compliqué ». C’est pourtant ce qui se passe dans bien des cas !
Pourquoi choisissons-nous le plus souvent des activités ou des obligations qui ne nous satisfont que très moyennement ? Il y a beaucoup d’explications dans chaque histoire : par habitude, pour faire plaisir aux autres, parce que « ça se fait », du fait de notre éducation, à cause du regard des autres ou du qu’en-dira-t-on…
Pour ma part, je calcule le quotient bien-être AVANT de commencer quelque chose. Je me demande avant si le résultat que je vais obtenir est en rapport avec les efforts et contraintes que je suis prête à faire en fonction de ce qui me correspond vraiment – et non pas pour répondre à des attentes extérieures ou des modèles sociaux.