Le cancer est une maladie qui reste encore taboue, et entourée de nombreuses peurs. Celle de l’annonce d’un diagnostic est parfois si forte pour certaines personnes, qu’elles en oublient les précautions essentielles liées au dépistage régulier. Pourtant, on sait qu’un cancer dépisté tôt a de meilleures chances d’évolution.

Aujourd’hui, un cancer sur deux peut être guéri – contre un sur trois il y a trente ans : il y a 380 000 nouveaux cas de cancers en France chaque année, et « seulement » 150 000 décès. Les cancers les plus fréquents sont ceux de la prostate, du sein, du côlon-rectum et du poumon. Donc, ne faisons pas les autruches, et restons acteurs de notre bonne santé !

Je détecte les signaux d’alerte

La démarche de dépistage est d’abord une initiative individuelle, qui devrait relever de l’attention que chacun se porte, notamment par le repérage de certains signaux d’alerte, et l’auto-examen.

Les signes d’alerte évoquent un changement dans l’état de santé, ou un paramètre physique spécifique. Pour autant, repérer un ou plusieurs signes d’alerte n’est en aucun cas un critère médical, il est plutôt une indication à consulter au plus vite un médecin.

Les signes d’alerte les plus courants sont :

  • un amaigrissement inexpliqué,
  • l’apparition d’une grosseur dans un sein, ou la modification de la forme d’un sein,
  • l’évolution de l’aspect d’un grain de beauté (forme, taille, épaisseur, couleur),
  • une fatigue persistante,
  • une grosseur qui ne diminue pas, quel qu’en soit l’endroit,
  • la modification de la voix, ou la persistance d’une voix enrouée ou de toux,
  • des pertes de sang en dehors des règles ou après la ménopause,
  • une petite plaie qui ne cicatrise pas sur la peau ou dans la bouche,
  • la présence de sang rouge ou noir dans les selles, des troubles du transit intestinal d’apparition récente (diarrhée ou constipation inhabituelle).

Quelques éléments à retenir :

  • Les cancers de la peau ne peuvent pas être « dépistés » au sens strict du terme puisqu’on ne peut pas les identifier avant l’apparition de symptômes. Il est cependant possible de les détecter précocement grâce à un examen régulier de l’ensemble de la peau, mené par un dermatologue.
  • Le cancer de la prostate se révèle par le toucher de cette glande et après un examen sanguin, dans lequel on dose le taux de PSA (Prostatic Specific Antigen). Attention toutefois à l’auto-interprétation des résultats : une concentration élevée de PSA ne « signe » pas forcément la présence d’un cancer – et inversement.

Je participe régulièrement au dépistage organisé

Depuis quelques années, les pouvoirs publics ont mis en place trois grands programmes de dépistage systématique pour les cancers du sein, colorectal et du col de l’utérus. Chaque assuré social, selon son âge et ses antécédents, reçoit chez lui une invitation à participer à un examen de dépistage, par l’assurance maladie. Ces programmes ont des fréquences variables :

  • le dépistage du cancer du sein est proposé aux femmes de 50 à 74 ans, qui sont invitées, tous les deux ans, à se faire dépister, en passant une mammographie assortie d’un examen clinique.
  • le dépistage du cancer colorectal est ouvert aux hommes et aux femmes de 50 à 74 ans, tous les deux ans, afin qu’ils réalisent à domicile un test de recherche de sang dans les selles.
  • le dépistage du cancer du col de l’utérus concerne les femmes de 25 à 65 ans à qui l’on propose, tous les trois ans, de se faire dépister par un test de dépistage cervico-utérin.

S’ils peuvent paraître impressionnants, il est peut-être bon de rappeler que ces tests sont indolores.

Ne négligez pas ces invitations, elles sont autant d’occasion de faire le point, et de se rassurer. Ces courriers précisent généralement les modalités et la liste des centres où vous pouvez effectuer l’examen préconisé.

Le dépistage n’est en aucun cas un diagnostic, il est une étape préalable à des investigations plus poussées, par l’analyse de cellules ou tissus prélevés. C’est une manière de s’assurer que l’on est toujours en bonne santé. S’il vous inquiète, ou si vous vous faites du souci pour l’un de vos proches – ou vous vous posez des questions, Cancer info est là pour vous répondre. Ce service proposé par l’Institut national du Cancer met à disposition une ligne téléphonique, le 0 805 123 124 (service et appel gratuits) du lundi au vendredi de 9h à 19h et le samedi de 9h à 14h.

Pour aller plus loin :

– Le site de l’Institut national du cancer : www.e-cancer.fr
– Une brochure en ligne pour faire de la prévention, par l’alimentation, l’activité physique, l’hygiène de vie : https://www.e-cancer.fr/ressources/Agir_pour_sa_sante.html