Anticiper : Faire quelque chose avant le moment prévu ou fixé
Devancer : Aller au-devant d’une action, précéder quelqu’un
À première vue, ce sont des synonymes. Mais en réalité, il existe une mini nuance qui fait toute la différence.
« Anticiper » peut être un outil de réduction de l’angoisse,
parce que tu t’y seras prise à l’avance pour étaler la charge mentale sur plusieurs semaines et non pas sur trois jours. C’est finalement plutôt mature et la preuve que tu as une connaissance précise de tes ressources et des moments « coup-de-bourre », ceux où tu dois être au four et au moulin. Au hasard : la période de la rentrée. Ce qui permet d’anticiper ? C’est la deuxième partie de la définition : « avant le moment prévu ou fixé ». Tu as une date butoir, tu peux construire un rétroplanning et impliquer d’autres acteurs dans la répartition du travail.
« Devancer » ne fonctionne pas avec cette idée de « date prévue ».
Il s’agit uniquement de faire avant l’autre, d’accomplir une action avant qu’elle soit à faire. L’idée n’est pas de bien répartir, l’idée est de faire avant que ce soit nécessaire. On est ici dans une forme de compétition avec soi-même, ou de compétition avec l’autre, sans avoir besoin de date butoir pour installer une urgence de faire.
Pourquoi prendre le temps de pointer la distinction ?
Parce qu’autant « anticiper » aide à prévenir le burn out, je crois, autant « devancer » est un facteur aggravant. En gros : si je fais les choses avant qu’elles soient nécessaires, j’ajoute cette charge à celle des choses nécessaires. Si je fais les choses avant que d’autres les fassent, je passe à côté de l’aide ou de la participation que d’autres pourraient m’apporter.
Tu connais ce dialogue j’imagine :
– Chéri, tu pourrais remplir les papiers / prendre rendez-vous pour / montrer les trucs sur les marches de l’escalier ?
– Bien sûr !
Trois minutes plus tard :
– Laisse tomber, je l’ai fait.
Le mieux est encore de le dire sur un petit ton excédé, ça favorise la paix […]