Agacement, irritation, impatience… sont autant de nuances d’une émotion plutôt « productive » : nervosité physique, bouillonnement intérieur, agitation, pensées vengeresses et sentiment d’impuissance se bousculent.

Les émotions sont déstabilisantes. Elles éprouvent nos capacités physiques, mentales, comportementales et relationnelles.

Il existe plusieurs stratégies pour gérer les émotions : avant, pendant et après.
La colère est intéressante à déjouer si l’on s’intéresse déjà à ce qui se passe avant son « explosion ». Car la plupart du temps, la colère met en jeu nos limites. Elle se déclenche si quelque chose ou quelqu’un porte atteinte à la limite de ce que nous pouvons supporter, et ce dans plusieurs domaines.

Franchir la limite

Ces domaines dont les « limites » ont été atteintes sont comme autant de cercles concentriques, qui vont du plus extérieur au plus central :

– notre territoire
Votre collègue préférée entre inopinément dans votre bureau ? Votre fils cadet pénètre subrepticement dans la chambre de son aîné ? On a tenté de s’introduire chez vous – ou même dans votre voiture ? Halte-là ! C’est votre territoire, et vous ne supportez pas qu’on y entre sans votre autorisation, ou en votre absence. La colère gronde.

– nos biens
La même collègue a « emprunté » votre agrafeuse préférée ? Votre petit dernier a piqué le dernier manga de son grand-frère ? Votre grande fille s’est servie dans votre armoire, emportant votre cashmeere ? Insupportable ! Ce le sera encore plus si vous retrouvez cet objet abîmé… La colère monte.

– notre temps
Caroline a égaré votre dossier de comptabilité, tout est à refaire, ça va vous prendre deux heures. Stéphanie squatte dans votre bureau pour vous raconter son week-end, vous faisant perdre votre temps. Votre belle-mère vous demande un énième service, alors que vous aviez envie d’aller chez l’estéhticienne. Impensable. Vous n’êtes plus libre de faire ce que vous voulez. La colère est prête à déborder.

– nos proches
La prof de maths dit que votre fille est nulle. Une vilaine petite fille a griffé votre petit chouchou. Quelqu’un critique votre meilleure amie. Pas touche ! Votre entourage compte à vos yeux, y toucher, c’est comme vous agresser. La colère fulmine.

– nous-même
Si d’aventure on vous bouscule, blesse, insulte ou manque de respect de quelque manière que ce soit, vous serez prêt à répliquer. Le dernier cercle, c’est nous. Nul ne peut porter atteinte à notre intégrité physique, psychique ou à notre image. L’explosion est proche.

Mieux vaut prévenir que guérir

Ces limites sont variables d’une personne à l’autre et l’intérêt de travailler sur ses limites, c’est de considérer où se trouve notre propre curseur. Car si nous nous mettons en colère – et parfois de manière excessive ou décalée dans le temps – c’est souvent parce nos limites ont été dépassées depuis longtemps, mais nous n’avons rien fait. On n’avait pas conscience de la place du curseur personnel et on a « laissé faire ». Dès lors, on peut réagir de manière soudaine et disproportionnée – ou en tout cas perçue comme telle par tous ceux qui ont été habitués à bousculer nos limites et qui ne « comprennent pas » ce qui se passe.

Connaître ses limites, enfin, c’est prendre l’habitude de dire non, quand c’est non. Ou ne s’engager que pour ce qui nous convient ou nous plait, pas ce qui fait uniquement plaisir aux autres.